Huit personnes, dont cinq policiers, ont été tuées lundi à Mogadiscio dans de nouvelles violences entre forces somaliennes et insurgés islamistes radicaux, ont rapporté la police et des témoins.

Cinq policiers ont été tués par l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule lundi près du carrefour de K-4 (sud de Mogadiscio), à proximité d'un camp de la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

«Cinq policiers sont morts, dont des officiers supérieurs», a rapporté à l'AFP un officier de police, Abdullahi Shiref. Selon des témoins, cinq policiers ayant survécu à l'attaque ont été gravement blessés.

L'attaque n'a pas été revendiquée, mais la police somalienne est régulièrement la cible des islamistes radicaux des shebab, à la tête d'une insurrection en Somalie, en guerre civile depuis 1991.

Cette attaque est survenue quelques heures après que les forces gouvernementales eurent repris le contrôle de la zone du commissariat de police de Yaqshid (nord de Mogadiscio) qui était aux mains des insurgés.

Au moins trois personnes, dont un civil, ont été tuées dans les combats entre forces pro et anti-gouvernementales provoqués par cette attaque.

«Les forces gouvernementales ont attaqué une position des insurgés près du commissariat de police de Yaqshid qui était contrôlé par les insurgés; nous les avons délogés; les combats sont sporadiques mais nos forces contrôlent totalement le commissariat de police», avait déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat plus tôt lundi un responsable sécuritaire du gouvernement.

Plusieurs témoins ont confirmé à l'AFP ces combats.

«Trois personnes, dont un civil, sont morts dans les combats près du commissariat ce matin; les forces gouvernementales ont repris le contrôle de la zone et j'ai vu le maire de Mogadiscio et d'autres responsables visiter le commissariat», a rapporté un témoin, Abdulahi Gashan.

«Au moins neuf civils ont aussi été blessés dans le quartier lorsque les combats se sont étendus dans plusieurs secteurs; les deux camps ont utilisé des mitrailleuses lourdes, des lance-roquettes et des batteries anti-aériennes», a expliqué un autre témoin, Mohamed Adan.

Le 7 mai, les insurgés ont lancé à Mogadiscio une offensive sans précédent, menée par les shebab et la milice Hezb al-Islamiya du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, pour renverser le président Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.

Le 22 mai, les forces gouvernementales ont lancé une contre-offensive contre les positions des insurgés.