Le président évincé de Madagascar, Marc Ravalomanana, actuellement réfugié en Afrique du Sud, a posé comme préalable à toute négociation de sortie de la crise malgache son retour dans la Grande-Ile, dans un message diffusé vendredi lors d'un rassemblement à Antananarivo.

«Aucune négociation ne sera faite tant que je ne serai pas de retour à Madagascar», a-t-il dit au téléphone à ses partisans rassemblés dans un parc de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

«On a des rencontres préalables, mais nous exigeons le retour de Marc Ravalomanana et la libération des détenus politiques afin de commencer les négociations», a confirmé sur place à l'AFP Jean-Louis Rakotoamboa, président du parti Teza et soutien de M. Ravalomanana.

Un groupe de représentants de la communauté internationale est actuellement à Madagascar pour tenter de faire signer une «charte de la transition» aux quatre mouvances politiques du pays (celles des ex-chefs d'Etat Didier Ratsiraka et Albert Zafy, de M. Ravalomanana et du président de la transition, Andry Rajoelina).

Interrogée par l'AFP, les diplomates ont dit n'avoir pas été informée de ce préalable posé par M. Ravalomanana.

«En politique, tout est demandable», a réagi Ablassé Ouédraogo, émissaire de l'Union africaine, ajoutant: «les contacts que nous avons repris prouvent que tout le monde demande le dialogue».

Mercredi, M. Rajoelina avait annoncé qu'il était prêt à signer une «charte de la transition» stipulant qu'aucun ex-chef d'Etat ne pourrait se présenter à la présidentielle prévue en 2010.

Pour la première fois depuis la signature le 21 avril d'un arrêté ministériel par les autorités de la transition suspendant les autorisations de manifester dans les lieux publics, plusieurs milliers de partisans de M. Ravalomanana se sont réunis vendredi sur la «place de la démocratie», dans un parc du centre-ville.

Ces manifestants se déroulaient ces dernières semaines sur le parking de l'une des sociétés de M. Ravalomanana.

«On a informé les forces de l'ordre», a indiqué M. Rakotoamboa. Aucun déploiement des forces de l'ordre n'était visible à proximité du rassemblement qui s'est dispersé dans le calme.