Les pirates somaliens n'attaquent pas forcément au hasard les bateaux qu'ils capturent mais sont renseignés depuis Londres par «des informateurs biens placés» sur leurs cibles, a indiqué lundi la radio espagnole Cadena Ser, citant un rapport de renseignement militaire.

Ces informateurs basés dans la capitale britannique informent les chefs des pirates somaliens par téléphone satellitaire des bateaux qu'ils doivent attaquer, en leur fournissant des détails précis sur leur route, cargaison et nationalité, indique la radio privée.

«L'information que fournissent volontairement les navires marchands qui transitent dans la zone à différents organismes internationaux finit entre les mains des pirates», selon un extrait de ce rapport cité par la Cadena Ser.

Interrogée par l'AFP, la journaliste de la radio à l'origine de cette information, a indiqué que ce rapport émanait du renseignement militaire d'un pays européen qu'elle n'a pas souhaité citer.

Elle a ajouté que, selon ses informations, ce rapport avait été remis au commandements militaires des autres pays européens participant à l'opération européenne anti-piraterie Atalante.

Interrogé par l'AFP à Bruxelles, un porte-parole du quartier général d'Atalante a déclaré: «Il y a beaucoup de rumeurs sur la façon dont les pirates obtiennent leur informations. Mais nous n'avons pas confirmation qu'ils les obtiennent de nos organisations, directement ou indirectement».

Selon la Ser, plusieurs attaques récentes ont été menées par les pirates somaliens selon le modus operandi décrit dans ce rapport, notamment celles menées contre le thonier espagnol Felipe Ruano le 13 mars, le cargo grec Titan ou le navire marchand turc Karagol.

La radio ajoute que les pirates éviteraient de s'en prendre aux navires de certaines nationalités, en particulier ceux battant pavillon britannique.

Au moins 18 navires et leurs équipages sont toujours détenus par divers groupes de pirates somaliens qui réclament des rançons pour les libérer.

Les activités des pirates somaliens connaissent un net regain depuis quelque temps malgré un déploiement massif de puissances navales au large de la Somalie.