Un soldat membre de la force mixte de maintien de la paix ONU-Union africaine a été tué par balle par des hommes armés non identifiés à Nyala, au Darfour-Sud, a déclaré vendredi un porte-parole de cette force, la Minuad.

L'officier, dont le nom et la nationalité n'ont pas été précisés, a été tué devant chez lui jeudi soir, a précisé Kemal Saiki.

«Des hommes armés l'ont tué alors qu'il garait sa voiture», a déclaré M. Saiki, ajoutant que le véhicule avait été ensuite retrouvé abandonné à sept kilomètres de Nyala.

La Minuad constitue la plus importante mission de paix au monde en terme d'effectifs déployés. Elle compte actuellement 15.500 policiers et soldats sur un total de 26.000 prévus dans son mandat.

Il s'agit du 15e membre de la Minuad à décéder dans des attaques au Darfour depuis le début de la mission en janvier 2008 dans cette région ravagée par un conflit complexe à l'origine depuis 2003 de 300.000 morts selon l'ONU, mais de 10.000 seulement selon Khartoum.

Le chef de la Minuad Rodolphe Adada a condamné cette nouvelle attaque. «Les attaques contre les casques bleus sont considérées comme des crimes de guerre», a-t-il déclaré.

La région de Nyala avait été le théâtre de la précédente attaque contre la Minuad en mars.

Une patrouille de la Minuad avait alors été prise en embuscade par des hommes armés qui avaient tué un casque bleu.

La Minuad qui dispose de 65% des effectifs prévus par son mandat, plus d'un an après le début de son déploiement, doit surveiller la mise en oeuvre de l'accord de paix du Darfour entre Khartoum et la rébellion, mais seulement un des nombreux groupes rebelles du Darfour a signé ce texte, la faction Minni Minnawi de l'Armée de libération du Soudan (SLA).

Les véhicules de la Minuad, ainsi que les convois du Programme alimentaire mondial et les voitures des ONG sont souvent attaqués au Darfour par des bandits qui revendent les véhicules sur le marché noir.

Cette attaque survient au moment où le Soudan s'apprête à accueillir de nouvelles ONG au Darfour et étendre le mandat de celles sur le terrain pour combler le vide laissé par l'expulsion de 13 organisations internationales, selon des responsables soudanais.

Le Soudan «invite de nouvelles ONG internationales» au Darfour (ouest), a déclaré jeudi son ministre des Affaires humanitaires Haroun Lual, à l'issue d'une rencontre avec le chef des opérations humanitaires de l'ONU, John Holmes, et l'émissaire américain Scott Gration.

Khartoum «autorise l'ONU et les ONG à étendre leurs opérations actuelles», a ajouté le ministre soudanais, soulignant que la santé, l'hygiène publique et l'accès à l'eau potable étaient les priorités de l'aide humanitaire au Darfour.

Mais le Soudan refuse le retour des 13 organisations expulsées après le mandat d'arrêt émis en mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.