Dix neuf pirates ont été capturés vendredi dans le golfe d'Aden par une frégate portugaise de la mission de protection de l'OTAN lors de l'attaque d'un pétrolier mais ont été aussitôt remis en liberté, ont annoncé samedi des responsables de l'Alliance.

Les pirates ont été «relâchés à la demande des autorités somaliennes», a expliqué un officier portugais de la mission de l'OTAN. La frégate Corte Real, venait de revenir en mission dans les eaux du golfe d'Aden lorsqu'elle a été informée de l'attaque contre un pétrolier battant pavillon de Nassau, le «Kition». Elle a envoyé un hélicoptère qui a suivi les pirates en fuite jusqu'à leur refuge, un bateau de pêche, arraisonné peu après, a expliqué le capitaine de frégate Chris Davis, du centre opérationnel de la mission de protection de l'OTAN contre la piraterie  .

«Dix neuf hommes ont été capturés et les marins de la frégate portugaise ont saisi des armes, des lance grenades et des explosifs à bord du bateau pirate», a-t-il précisé, se félicitant de ces arrestations.

«La capture du pétrolier a été déjouée et les pirates ont été arrêtés. C'est un succès», a-t-il déclaré

Mais les Portugais ont annoncé peu après avoir relâché les pirates.

«Après avoir été identifiés et interrogés, les pirates ont été désarmés, et après un contact avec les autorités nationales somaliennes, ils ont été remis en liberté», a déclaré le commandant Santos Ferreira, officier de relations publiques de la mission de l'OTAN dans le golfe d'Aden, à la radio TSF.

Les actes de pirateries se multiplient au large de la Somalie. Un navire turc, le MV Christina À a été attaqué le 30 avril par deux embarcations au large de Mombasa. Des coups de feu ont été tirés, mais les pirates ont abandonné lorsque le bâtiment turc a pris de la vitesse à 20 noeuds, a précisé l'OTAN.

«Les pirates deviennent de plus en plus agressifs, mais nous répliquons», a souligné le capitaine Chris Davis.

Le gouvernement belge a décidé jeudi d'autoriser la présence de militaires à bord des navires battant pavillon belge. La mesure est toutefois limitée sur deux mois, début mai jusqu'à fin juin, et soumise à autorisation.

Les armateurs pourront faire appel à une équipe de 8 militaires dans le cadre de la protection de leurs navires dans les eaux du golfe d'Aden. Ils devront payer un montant forfaitaire de 115 000 euros par mission, a expliqué le ministre de la Défense Pieter de Crem.

La décision d'entreprendre une action militaire est une prérogative du commandant de l'équipe de militaires, a insisté le ministre.

Un bateau belge, le Pompéi, est aux mains de pirates somaliens depuis le 18 avril.

Selon Pieter De Crem, la Belgique est le second pays, après la France, à envoyer des militaires à bord de ses navires marchands pour les protéger des pirates, qui ont multiplié les attaques depuis le début de l'année au large de la Somalie et dans le Golfe d'Aden.