Cinq infirmières bulgares et un médecin d'origine palestinienne vont demander des dédommagements de plusieurs millions d'euros à La Libye pour y avoir été «injustement emprisonnés» durant plus de huit ans, a indiqué lundi leur avocate néerlandaise.

Dans une lettre au leader libyen Mouammar Kadhafi, Me Liesbeth Zegveld demande «une aide humanitaire et un soutien financier» pour permettre aux six soignants, «injustement emprisonnés et condamnés» à mort pour avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens, de «reconstruire leur vie».

«Outre les traumatismes causés par la détention injuste en elle-même et la menace continue d'une exécution, nos clients continuent de souffrir beaucoup des graves tortures qu'ils ont subies», écrit Me Zegveld dans la lettre transmise à l'AFP.

Le docteur Achraf Joumaa Hajouj et les cinq infirmières avaient été condamnés à mort en 1999 en Libye sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants libyens, dont 56 sont décédés.

Sous la pression internationale, leur peine avait été commuée en prison à vie, ouvrant la voie à une extradition.

Les soignants avaient été libérés en juillet 2007 et ramenés en Bulgarie dans l'avion présidentiel français par l'ex-épouse du président Nicolas Sarkozy, Cécilia.

Ils avaient été graciés par le président bulgare à leur arrivée à Sofia. Le docteur Hajouj vit actuellement aux Pays-Bas, où sa famille avait trouvé asile en 2004.

Les soignants demandent à la Libye de payer tous «les dommages financièrement évaluables», qui atteignent «plusieurs millions d'euros», pour les huit années durant lesquelles ils ont été privés de revenus, a indiqué Liesbeth Zegveld.

Ils veulent aussi «des excuses et le rétablissement de leur honneur», a-t-elle ajouté.

Les soignants ont également introduit une plainte contre la Libye devant le Comité des droits de l'homme des Nations unies, alors qu'Achraf Hajouj poursuit Mouammar Kadhafi en France pour tortures.