Deux membres de l'organisation Médecins sans frontières (MSF) Belgique, de nationalités belge et néerlandaise, ont été enlevés dimanche dans le sud de la Somalie par des hommes armés, a-t-on appris de sources concordantes.

«Les deux travailleurs humanitaires ont été enlevés à leur retour vers Hodur» (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) par des hommes armés, après une mission sur le terrain, a précisé à l'AFP à Mogadiscio sous couvert d'anonymat une source humanitaire. «Nous ne savons pas où les ravisseurs les ont emmenés, mais ils ont bien été enlevés», a-t-on ajouté de même source, indiquant que leur chauffeur avait, lui, été libéré.

À Bruxelles, un porte-parole de Médecins sans Frontières-Belgique, Michel Peremans, a indiqué dimanche soir que MSF avait perdu le contact depuis le début de l'après-midi avec deux de ses membres en Somalie, un Belge et un Néerlandais.

«Plus tôt dans l'après-midi, nous avons perdu le contact avec deux membres d'une équipe médicale internationale, un Belge et un Néerlandais, dans la région de Bakool (sud)», a-t-il déclaré.

Il n'a toutefois pas confirmé qu'il s'agissait d'un enlèvement. «Pour le moment, nous ne pouvons pas en dire plus, nous ne savons pas ce qu'il se passe», a-t-il ajouté.

L'identité des deux médecins n'a pas été révélée.

Les rares étrangers encore présents en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, sont régulièrement la cible de prises d'otages crapuleuses.

Journalistes et employés d'organisations humanitaires sont particulièrement visés par les preneurs d'otages, notamment dans la région du Puntland (nord), base de groupes de pirates qui attaquent des navires au large des côtes somaliennes.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan, enlevés le 23 août sur la route reliant Mogadiscio à Afgoye, à 25 km à l'ouest, sont toujours détenus par leurs ravisseurs. Quatre employés européens de l'ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kenyans, enlevés début novembre, sont également toujours otages.

Malgré le danger, les organisations d'aide continuent de maintenir une présence en Somalie, qui connaît une situation humanitaire catastrophique en raison des effets conjugués de la sécheresse, de la flambée des prix alimentaires et des violences.

Les quelque 3,2 millions de Somaliens nécessitant une assistance humanitaire représentent plus de 40% de la population du pays.

Le taux de prévalence de malnutrition sévère chez les enfants s'élève à 18,6% en Somalie, au-delà du seuil de 15% synonyme de situation critique, selon des donnés du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).