L'enlèvement de trois travailleurs humanitaires occidentaux au Darfour est l'oeuvre de «bandits», a affirmé vendredi un responsable du gouvernement soudanais.

Un Français, une Canadienne et un Italien de la section belge de Médecins sans Frontières (MSF) ont été enlevés mercredi à Saraf Umra (Darfour-Nord) par des hommes armés non identifiés.

«Les (ravisseurs) sont des bandits», a déclaré à l'AFP Ali Youssef, directeur du protocole au ministère des Affaires étrangères de Khartoum.

Interrogé depuis Le Caire pour savoir s'il y avait eu des progrès dans les efforts déployés pour obtenir la libération des otages, il a déclaré «il n'y a rien de nouveau».

Les ravisseurs «veulent une rançon en échange de la libération» des trois humanitaires, avait déclaré la veille le gouverneur du Darfour-Nord, Osmane Mohammed Yousif Kibir, au Centre soudanais des médias, proche des services de renseignement.

M. Kibir a précisé avoir reçu le numéro de téléphone des ravisseurs par l'entremise des deux employés soudanais de MSF-Belgique enlevés mercredi soir avec les Occidentaux puis rapidement relâchés.

Il a souligné que le gouvernement était en train de négocier avec les ravisseurs --au nombre de huit selon lui-- qu'il n'a pas identifiés.

Un autre responsable soudanais a assuré jeudi que les étrangers étaient en vie, ajoutant que Khartoum travaillait à leur libération «le plus vite possible».

«Ils ont parlé avec leurs collègues au téléphone. Ils vont bien», a déclaré Hassabo Mohammed Abdel Rahmane, chef de la Commission soudanaise des affaires humanitaires.

L'enlèvement survient alors que l'ONU s'était déclarée «inquiète» mercredi pour la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain suite à des «incidents répétés d'intimidation et de harcèlement».

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit «profondément inquiet» après cet enlèvement, et a demandé de nouveau au Soudan d'annuler sa décision d'expulser des ONG.

Khartoum a décidé d'expulser la semaine dernière 13 ONG internationales en réponse au mandat d'arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.

La guerre civile a fait 300.000 morts selon l'ONU depuis 2003 dans cette région de l'ouest du Soudann, 10.000 seulement selon Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.