Les quelque 500 élèves du lycée français de la capitale malgache Antananarivo, qui étaient bloqués vendredi soir par des partisans de l'opposition manifestant à l'extérieur, ont été évacués de l'établissement par bus, a indiqué à l'AFP une enseignante du lycée.

«Tous les élèves ont été évacués en car sur les Charmilles (une résidence où logent de nombreuses résidents français), il y avait des forces de l'ordre absolument partout sur le trajet», a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat cette enseignante.

«On essaye de loger les internes (du lycée) dans des familles», a-t-elle précisé.

Le lycée français d'Antananarivo, qui compte environ 1.500 élèves dont une majorité de Français et de bi-nationaux franco-malgaches, se situe à quelques centaines de mètres de la résidence du leader de l'opposition Andry Rajoelina aux environs de laquelle la tension était vive vendredi.

Dans l'après-midi, des élèves du lycée avaient pu quitter l'établissement à pied et accompagnés, avait constaté un journaliste de l'AFP.

Depuis vendredi matin, des barrages de quelques centaines de militants d'opposition ont bloqué l'accès au quartier d'Ambatobe (nord), où se trouve le lycée français et la résidence du maire destitué d'Antananarivo, Andry Rajoelina.

La télévision privée Viva, appartenant à M. Rajoelina, avait diffusé vendredi un message appelant à venir le défendre dans son quartier.

L'accès au centre de la capitale, bloqué depuis mercredi pour empêcher les rassemblements de l'opposition sur la place du 13 Mai, était toujours interdit vendredi par les forces de l'ordre.

Madagascar est plongé dans une grave crise politique née du conflit entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui s'est autoproclamé en charge des affaires du pays. Au moins une centaine de personnes sont mortes depuis le début des violences le 26 janvier dans cette île pauvre de l'océan Indien.