La place al-Hussein, près du Khan al-Khalili, le grand souk du Caire présentait dimanche soir un spectacle de désolation après l'attentat terroriste qui a coûté la vie à une touriste française.

«Ils veulent détruire l'Egypte, ce ne sont pas des Musulmans, ni des Chrétiens qui peuvent faire cela», clame Taha, un jeune vendeur de souvenirs, effondré par cet acte meurtrier non revendiqué.

C'est à la nuit tombée, vers 18h50 qu'a explosé une grenade, placée dans un plastique, sous un banc, selon les autorités, ou lancée d'un toît, selon des témoignages.

«Un bruit énorme, des clameurs, une panique générale et très vite des secours qui affluent», raconte Federica Soza, une jeune journaliste italienne qui se trouvait à quelques centaines de mètres, près de la grande mosquée al-Azhar.

Les victimes sont des touristes, en majorité des Français. L'une d'entre elle décédera peu après son hospitalisation. Une quinzaine de touristes, dont un Allemand et trois Saoudiens, seront blessés par les éclats.

A une vingtaine de mètres du lieu de l'explosion une flaque de sang s'étale sur l'esplanade de la mosquée al-Hussein, un des plus grand sanctuaire islamique du Caire, qui est interdit aux non-Musulmans.

Mais l'engin, de fabrication artisanale, n'a pas produit d'énormes dégâts, et très rares sont les magasins endommagés par le souffle de l'explosion.

Le bazar de Khan al-Khalili, dont les venelles bordées d'échoppes sont sillonnées chaque jour par des milliers de touristes, avait déjà été le théâtre d'un attentat en avril 2005.

Deux touristes français et un Américain y avaient été tués dans un attentat suicide.

«Je ne me sens plus en sécurité. Je pensais visiter demain les Pyramides mais une autre attaque pourrait avoir lieu, je n'irais pas», a dit à l'AFP sur place une touriste italienne, Francesca camera, 29 ans, arrivée la veille au Caire.

Pour un jeune allemand, Stephane Thum, «c'est un lieu très attirant, j'y était il y a deux jours. Aujourd'hui je suis arrivé plus tard, cela m'a peut-être sauvé la vie».

«Je ne suis pas effrayé, je savais que des choses comme cela peuvent arriver en Egypte», a-t-il dit.

C'est la consternation et l'inquiétude qui ont saisi les marchands du souk. «C'est comme si la foudre était tombé. Tous mes livres ont été projetés au sol», dit Mona devant son étal d'ouvrages coraniques.

Taha, le vendeur de souvenirs, lance: «ils ont ruiné mon gagne-pain, voilà ce qu'ils ont fait».