Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) vont émettre un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir en rapport avec les événements du Darfour, affirme mercredi le New York Times.

Dans une information de La Haye publiée sur son site web, le quotidien new-yorkais cite des avocats à la CPI et des diplomates selon lesquels les juges «ont décidé d'émettre un mandat d'arrêt contre le président Béchir».

Le journal ne précise pas quels sont les chefs d'accusation qui ont été retenus contre le président soudanais.

Lorsqu'il avait réclamé aux juges ce mandat d'arrêt en juillet dernier, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait accusé M. Béchir de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre civile qui a fait 300 000 morts depuis 2003 selon l'ONU, 10 000 selon Khartoum.

A l'ONU, ni le secrétariat général, ni le Conseil de sécurité n'étaient mercredi soir en mesure de confirmer l'information.

«Je peux confirmer qu'aucune décision (de la Cour) n'a été notifiée au secrétaire général (Ban Ki-moon)», a affirmé à la presse sa porte-parole adjointe, Marie Okabe.

«Nous ne nous attendons pas à recevoir une telle notification», a-t-elle ajouté, expliquant que d'ordinaire, les décisions de la CPI n'étaient pas communiquées en priorité à l'ONU.

De son côté, l'ambassadeur du Japon à l'ONU, Yukio Takasu, qui préside le Conseil de sécurité, a affirmé que celui-ci n'avait pas non plus été informé d'une décision des juges. «Le Conseil n'a pas été informé officiellement», a-t-il dit.

L'éventuelle émission d'un mandat d'arrêt contre M. Béchir est un sujet très délicat pour l'ONU, dont deux missions de maintien de la paix sont déployées sur le territoire soudanais.

M. Ban avait déclaré mardi qu'il attendait du président Béchir une réaction «très responsable» si la Cour pénale internationale (CPI) émettait un mandat d'arrêt contre lui.

L'ambassadeur du Soudan, Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, a lui aussi affirmé n'être pas au courant d'une éventuelle décision des juges, tout en indiquant s'attendre à un mandat d'arrêt.

«Non, nous n'avons pas été notifiés mais ce ne serait pas une surprise pour nous si une telle décision était prise», a-t-il dit, ajoutant qu'en pareil cas, la décision serait «mort-née».

Le Soudan ne reconnaît pas la légitimité de la CPI.