Un cargo ukrainien transportant des armes, que des pirates somaliens avaient capturé fin septembre, a été libéré à la suite d'«une opération très complexe» de plusieurs services de renseignement, a annoncé jeudi la présidence ukrainienne dans un communiqué.

«Le 4 février, le bateau (le Faina, ndlr) a été libéré à la suite d'une opération très complexe réalisée par des services de renseignement ukrainiens en coopération avec des services de renseignement étrangers», a déclaré la présidence dont les informations ont été confirmées par un des chefs des pirates.

Une rançon a été payée, a assuré celui-ci, Sugule Ali. «Il ne s'agit pas d'une grosse somme, mais de quelque chose pour couvrir nos dépenses», a-t-il dit sans donner de chiffres. Les pirates avaient réclamé jusqu'à 35 millions de dollars avant de réduire progressivement leurs exigences.

«Tous les membres de l'équipage sont sains et saufs et se trouvent à bord du Faina. En ce moment, le bateau, protégé par la marine américaine, se prépare à un voyage vers le port kenyan de Mombasa», a ajouté la présidence ukrainienne.

Le Faina, un cargo ukrainien battant pavillon du Belize, transporte notamment 33 chars d'assaut T-72 et d'importants stocks de munitions.

Il avait été intercepté par les pirates le 25 septembre avec à son bord un équipage de 21 membres (soit 17 Ukrainiens, trois Russes et un Letton). Le capitaine du navire était mort plusieurs jours plus tard d'un accès d'hypertension.

«On est évidemment très content de la nouvelle de la libération», a déclaré à l'AFP Viktor Chapovalov, le père d'un des marins ukrainiens. «Mais on sera vraiment heureux lorsque nous pourrons voir nos enfants ici», a-t-il ajouté.

«Un représentant du propriétaire du bateau nous a dit que cela leur prendrait entre trois et dix jours pour arriver à Mombasa, on ne peut pas encore dire quand ils retourneront à la maison», a poursuivi M. Chapovalov, interrogé au téléphone.

Le Faina est un des navires étrangers dont l'équipage est resté le plus longtemps aux mains de pirates somaliens. Un remorqueur nigérian est retenu depuis six mois.