Au moins 18 civils somaliens ont été tués lundi (BIEN lundi) à Mogadiscio quand des soldats de paix de l'Union africaine (UA) ont ouvert le feu après l'explosion d'un engin explosif au passage de leur convoi, ont affirmé des sources officielles somaliennes démenties par l'UA.

Un convoi de la force de paix de l'UA en Somalie (Amisom) a été frappé par un engin explosif sur une route dans le sud de Mogadiscio. Dans la foulée, des soldats de l'Amisom ont ouvert le feu sur des bus situés à proximité, a affirmé un responsable de la police, Yusuf Dhumal.

«J'ai décompté 18 morts civils qui ont été tués par eux (des soldats de l'Amisom) qui ont tiré sur les bus», a-t-il déclaré à l'AFP.

«C'est une tragédie. Ce qui s'est passé cet après-midi démontre une irresponsabilité totale et ne sera pas toléré», a-t-il ajouté.

Selon le maire-adjoint de Mogadiscio, Abdifatah Shaweye, le bilan «dépasse les 20» morts.

«Les forces de l'Union africaine ont commis un massacre après l'explosion qui a frappé leur convoi. Le nombre de civils innocents tués après l'explosion dépasse les 20», a-t-il affirmé.

Mais le porte-parole de l'Amisom, Bahuko Baridgye, a démenti cette fusillade. Plus tôt dans la journée, il avait affirmé que trois civils avaient été tués par l'explosion de l'engin placé sur la route.

L'Amisom, constituée de 3.400 hommes (Ougandais et Burundais), loin des 8.000 hommes initialement prévus, est déployée depuis mars 2007 en Somalie, mais reste mal équipée et sous-financée.

Depuis le départ des troupes éthiopiennes de Somalie le mois dernier, l'Amisom est la seule force étrangère à Mogadiscio, ravagée par les violences.

Le retrait des Ethiopiens, allié au gouvernement somalien, était la principale demande de l'opposition islamiste somalienne, mais les combattants extrémistes shebab ont juré de poursuivre leur combat contre l'Amisom et les forces gouvernementales somaliennes.

La Somalie, pays de la Corne de l'Afrique, est ravagée par une guerre civile depuis 1991.