L'invasion de chenilles légionnaires qui dévorent les récoltes s'est aggravée au Liberia, 40 villes et villages étant maintenant touchés, contre 20 auparavant, ont annoncé les autorités locales samedi.

«Plus de quarante villes et villages sont désormais touchés par ces armées de chenilles», a déclaré à l'AFP le responsable du district de Zota, Joseph Urey. Ce district est un des trois comtés du nord-ouest du Liberia où les chenilles provoquent des destructions massives, dévorant les cultures et contaminant les réserves d'eau, dans ce pays déjà très pauvre.

«Nous ne savons pas le temps qu'il faudra à la communauté internationale pour venir mais nous sommes inquiets. Si cela continue encore un mois, plus de 120 000 personnes seront menacées par la faim», a ajouté Joseph Urey.

Le gouvernement libérien a déjà prévenu qu'il n'avait pas les moyens de pulvériser des insecticides par avion et a demandé une assistance internationale.

L'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'est alarmée jeudi de cette «une crise alimentaire et environnementale», qui pourrait s'étendre aux pays voisins, Guinée, la Sierra Leone et en Côte d'Ivoire.

Les chenilles, qui mesurent deux à trois centimètres, «progressent par dizaines de millions, dévorant tout ce qui pousse sur leur passage et, dans certains cas, dévastant des maisons et des immeubles», explique la FAO, pour laquelle il s'agit de «la pire catastrophe que le Liberia ait connue depuis 30 ans».

La dernière invasion de chenilles dans la région s'était produite au Ghana en 2006, selon la FAO.