Au moins 17 civils ont été tués samedi à Mogadiscio dans l'explosion d'une voiture piégée qui visait un barrage de la force africaine de paix en Somalie, suivie de combats qui ont fait cinq morts civils, selon des sources officielle et médicale.

Le bilan a été revu en hausse, trois autres personnes étant décédées des suites de leurs blessures causées par l'explosion, a précisé le chef de la police somalienne Abdi Hassan Qeybdiid. Le précédent bilan faisait état de 14 morts dans l'attentat suicide.

Le kamikaze conduisait une voiture chargée d'explosifs en direction d'un barrage tenu par des soldats de l'Amisom au carrefour stratégique K4 (sud de Mogadiscio) quand un policier a tenté de l'intercepter. Le kamikaze a alors dévié sa trajectoire vers un bus.

«Un policier a tenté de stopper (le kamikaze) dans sa progression (vers l'Amisom) en tirant sur lui et la voiture a foncé sur le bus, tuant tous les passagers à bord, ainsi que le kamikaze», a expliqué à l'AFP le vice-gouverneur de la capitale somalienne, Abdifafah Ibrahim Shaweye.

«La voiture était en train d'accélérer quand un policier tenant un barrage dans la rue Maka Al-Mukrama a tenté de l'arrêter. Le kamikaze a foncé sur le bus et tué tous les gens dedans. Il y avait des restes de corps brûlés partout», a témoigné de son côté un habitant, Mohamed Ali Sadiq.

Après l'explosion, au moins cinq civils ont été tués et 23 blessés dans des affrontements entre des soldats de l'Amisom et des insurgés islamistes sur la route de Maka Al-Mukrama, d'où venait le véhicule du kamikaze, selon des sources concordantes.

«Nous avons recueilli les corps de cinq civils et 23 blessés dans ces affrontements», a déclaré Ali Muse, un ambulancier de l'hôpital de Mogadiscio.

Interrogé par l'AFP, le commissaire à la Paix et sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a déclaré qu'un camion de l'Amisom se trouvait dans la zone de l'explosion mais «qu'aucune victime n'était à déplorer jusqu'ici dans les rangs de l'Amisom».

M. Lamamra a vivement condamné cette attaque, la qualifiant «d'acte terroriste lâche qui va à l'encontre de la paix et de la stabilité en Somalie».

La Somalie est en guerre civile depuis 1991.

Le 15 janvier, les derniers soldats de l'armée éthiopienne ont quitté Mogadiscio après deux années de présence, dans le cadre d'un plan de retrait total de Somalie toujours en cours. Depuis ce retrait, l'Amisom se retrouve seule force étrangère dans la capitale ravagée par les violences menées par les extrémistes islamistes.

Constituée de 3 400 hommes (Ougandais et Burundais), loin des 8 000 hommes initialement prévus, la force est déployée depuis mars 2007 en Somalie, mais reste mal équipée et sous-financée.

Le retrait de l'armée éthiopienne était la principale demande de l'opposition islamiste somalienne, mais les combattants islamistes extrémistes des shebab ont juré de poursuivre leur combat contre l'Amisom et les forces somaliennes.