L'un des principaux chefs militaires de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) a démenti lundi soir que le chef de ce mouvement, Laurent Nkunda, ait été destitué par un groupe d'officiers rebelles.

«Laurent Nkunda est toujours le chairman (président) du CNDP», a déclaré à l'AFP le colonel Makinga Sultani, numéro deux de l'état-major de la rébellion. «Il n'y a pas eu de changement à la tête du mouvement, le pouvoir du CNDP reste toujours entre les mains de Nkunda», a assuré le colonel Sultani.

Lundi en fin d'après-midi, dans un communiqué transmis à la radio BBC, un groupe d'officiers du CNDP a affirmé avoir démis de ses fonctions Laurent Nkunda pour «mauvaise gouvernance» et mauvais «leadership».

Ce communiqué est signé du chef d'état-major du CNDP, Bosco Ntaganda, et un porte-parole de ce groupe d'officier, Désiré Kamanzi, s'est exprimé sur les ondes de la BCC, affirmant que cette décision avait été prise dimanche au cours d'une réunion du commandement militaire de la rébellion.

L'information n'a pas été confirmée de source indépendante ou commentée par le général Nkunda, qui dirige le mouvement rebelle depuis sa création en 2006.

«La réunion que nous avons tenue hier s'est déroulée normalement et était une réunion ordinaire, en prévision d'une réunion du haut commandement samedi prochain», a expliqué de son côté le colonel Sultani.

«Nkunda est toujours le chairman, et Bosco Ntaganda reste le chef d'état major» du mouvement, a répété cet officier, proche collaborateur de Nkunda.

«Dans les heures qui viennent, le général Ntaganda pourra peut-être nous expliquer pourquoi il a fait cette annonce à la radio», a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole officiel de la rébellion, Bertrand Bisimwa, a assuré «ne pas être informé d'une telle décision».

Selon un porte-parole de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc), Kevin Kennedy, aucun incident n'avait été observé lundi en fin d'après-midi dans la province du Nord-Kivu (est), où sont situés les territoires sous contrôle rebelle.