Le parti au pouvoir au Zimbabwe a une nouvelle fois accusé lundi l'opposition de préparer depuis le Botswana voisin un coup d'État pour renverser Robert Mugabe. Le Botswana dément, l'opposition aussi, suggérant que Harare prépare le terrain pour déclarer l'état d'urgence et donner tous les pouvoirs au président.

«Le Zimbabwe s'obstine avec ces allégations mais n'a rien avancé que nous puissions qualifier de preuve», a affirmé Jeff Ramsay, porte-parole du gouvernement botswanais. Le chef du Mouvement démocratique pour le changement (MDC), Morgan Tsvangirai, se trouvait au Botswana lundi.

Les camps Mugabe et Tsvangirai ne parviennent pas à s'entendre sur la mise en oeuvre d'un accord de partage du pouvoir conclu en septembre, après des élections présidentielle et législatives entachées de graves irrégularités et une féroce répression de l'opposition.

Le conseiller de M. Tsvangirai pour les négociations, Tendai Biti, a déclaré disposer d'informations selon lesquelles la ZANU-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique) au pouvoir comptait invoquer la sécurité nationale pour justifier un régime de répression. Le porte-parole de M. Tsvangirai, Nelson Chamisa, a dénoncé une ôôpropagande tordue». M. Chamisa a ajouté que l'opposition pensait encore possible de sortir de l'impasse politique actuelle par la négociation avec le pouvoir.

Le ministre zimbabwéen de la Justice, Patrick Chinamasa, cité dans le journal ôôHerald», porte-voix du pouvoir, assure pour sa part que l'opposition ôôest déterminée à faire s'abattre la guerre sur le pays et la région» et qu'il possède ôôdes preuves irréfutables» de ce que des opposants du MDC s'entraînent au combat au Botswana avec la complicité du président Seretse Ian Khama, l'un des rares dirigeants africains à critiquer ouvertement Robert Mugabe.