Des milliers de civils ont fui la ville soudanaise d'Abyei, située dans une région pétrolifère disputée, après de nouveaux heurts, a annoncé dimanche un haut responsable.

Les dernières violences ont opposé vendredi policiers et soldats des unités mixtes intégrées (JIU). Ces unités, composées de forces de l'armée soudanaise et des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire pour la libération du Soudan, étaient censées rétablir la sécurité dans la région, où d'intenses combats en mai avaient fait craindre une reprise de la guerre civile.

«La population en général, en raison du caractère sensible de la zone et de son expérience après ce qui s'est passé en mai, ne veut entendre aucun tir. Cela lui fait peur», a déclaré à l'AFP Arop Moyak, l'administrateur en chef d'Abyei.

«Ceux qui sont partis ne sont pas moins de 3.000, mais il y a des signes selon lesquels certains d'entre eux sont en train de revenir», a-t-il ajouté.

Une personne a été tuée et de quatre à dix autres ont été blessées lorsqu'un échange de tirs a eu lieu entre policiers et soldats.

Les violences auraient éclaté après une dispute entre un vendeur sur un marché et un soldat, selon des responsables de l'aide humanitaire.

«La majorité des commerces sont fermés, beaucoup de commerçants font leurs bagages. Nous n'avons pas d'évaluation exacte, mais le problème est dans le centre-ville. Dans la périphérie, il y a encore des gens qui restent», a affirmé un travailleur humanitaire à l'AFP.

D'après des témoins, la situation était calme dimanche à Abyei. Mais des responsables humanitaires estiment que les heurts marquent un recul dans les efforts en vue de rétablir la sécurité.