La Grande-Bretagne et le Kenya ont signé jeudi un protocole d'accord visant à permettre à la marine britannique, en cas d'arrestation de pirates au large des côtes somaliennes, de les remettre aux autorités kényanes pour les juger, a-t-on appris de source officielle.

«Ce protocole d'accord est très important», s'est félicité le sous-secrétaire d'Etat britannique pour la Sécurité et la lutte contre le terrorisme, Lord West of Spithead, en marge d'une conférence internationale à Nairobi sur la piraterie maritime au large de la Somalie.«Le Kenya est en avance sur le reste (de ses voisins) dans ce domaine. Cela s'inscrit parfaitement dans le cadre de l'opération européenne (Atalante) qui vient d'être mise sur pied (lundi)», a ajouté l'ex-amiral.

Cet accord devrait offrir un cadre légal permettant à la Grande-Bretagne de remettre des pirates présumés au Kenya arrêtés dans le Golfe d'Aden ou l'océan Indien.

Le 18 novembre, la marine britannique avait remis aux autorités kényanes huit pirates présumés arrêtés en mer une semaine auparavant. Le protocole d'accord signé jeudi doit permettre de mieux encadrer juridiquement et de généraliser le cas échéant ce genre d'opérations.

La juge en charge de leur dossier, Lilian Mtende, a refusé jeudi leur demande de remise en liberté et a convoqué une nouvelle audience le 14 janvier. Les huit suspects demeurent en détention provisoire à Mombasa (sud-est du Kenya).

L'absence de cadre juridique pour une coopération renforcée entre les Etats participant à la lutte contre la piraterie et les Etats côtiers de la région handicape les efforts de la communauté internationale pour lutter efficacement contre la piraterie.

La conférence internationale qui doit achever ses travaux jeudi tente notamment d'y remédier en explorant les moyens de parvenir dans un futur proche à un accord plus large incluant le Kenya, la Tanzanie, Djibouti et le Yémen. Cet accord viserait à créer un cadre légal pour faciliter les poursuites judiciaires contre les pirates dans ces pays côtiers limitrophes de la Somalie.

Cette proposition a notamment été faite dans un document de travail de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).