Si le président soudanais Omar el-Bechir «ne change pas d'attitude» vis-à-vis de la situation au Darfour, «alors il sera face à ses responsabilités, notamment devant la Cour pénale internationale», a averti lundi Nicolas Sarkozy.

«Nous avons besoin du gouvernement soudanais pour trouver enfin la paix au Darfour», a déclaré le président français lors d'un discours à l'Elysée à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.«Le président Bechir a bien peu de temps pour décider», a-t-il averti. «Il a son avenir dans les mains. Soit il change d'attitude et la communauté internationale peut discuter avec lui, soit il ne change pas d'attitude, alors il sera face à ses responsabilités, notamment devant la Cour pénale internationale (CPI).»

C'est «un choix qu'il doit faire non pas dans les semaines qui viennent, mais dans les jours qui viennent», a-t-il souligné.

«Quand on met dans son gouvernement un homme qui est poursuivi pour crime, alors la communauté internationale ne peut pas parler avec vous», a ajouté Nicolas Sarkozy. Le ministre soudanais des Affaires humanitaires Ahmed Haroun fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, tout comme le chef supposé des milices «Janjawid» Ali Kushayb.

Nicolas Sarkozy avait fait savoir en septembre que la France n'était pas opposée à une suspension des poursuites pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre lancées à l'encontre d'Omar el-Bechir en échange d'un «changement radical et immédiat» de la politique du président soudanais.

Paris demande le déploiement de la force internationale «hybride» au Darfour, la fin des violences au Soudan et du conflit entre le Tchad voisin et le Soudan, ainsi que la remise à la CPI de Ahmed Haroun et Ali Kushayb.