Les Européens ont renforcé lundi leurs sanctions contre le régime zimbabwéen en ajoutant dix noms à la liste des personnes interdites d'entrée dans l'UE, selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l'Union.

«C'est fait», a déclaré M. Kouchner à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles, en réponse à un journaliste qui lui demandait si ces nouvelles sanctions avaient bien été adoptées comme prévu.Ces dix noms vont être ajoutés à la liste d'interdictions d'entrée dans l'Union européenne (UE), qui comporte déjà 168 personnalités zimbabwéennes, dont le président Robert Mugabe et sa femme Grace.

M. Kouchner a en outre indiqué que la présidence française s'était vu «confier la nécessité de renforcer les sanctions au jour le jour» contre le régime Mugabe.

Mais interrogé pour savoir ce que cela pouvait impliquer, il n'a donné aucune précision. «J'aimerais bien le savoir», a-t-il simplement dit.

Ce renforcement des sanctions européennes intervient alors que l'UE a durci le ton face au Zimbabwe, un sujet sur lequel elle est traditionnellement en retrait par rapport au ton très ferme de l'ex-puissance coloniale britannique.

Le président français Nicolas Sarkozy a ajouté sa voix lundi à celle des Britanniques et des Américains pour réclamer le départ de Robert Mugabe, intensifiant la pression internationale sur le président zimbabwéen âgé de 84 ans, dont 20 années au pouvoir.

Samedi, le Premier ministre britannique Gordon Brown avait déjà affirmé que la communauté internationale devait se rassembler pour dire ensemble à Robert Mugabe que «trop, c'est trop».

Lundi, en arrivant à la réunion des ministres européens à Bruxelles, le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a aussi estimé «le moment venu d'exercer une pression maximale sur Mugabe pour qu'il s'en aille».

M. Kouchner a par ailleurs indiqué que les ministres de l'UE avaient «demandé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'agir», car «le choléra est sur la liste des maladies transmissibles pour lesquelles une intervention sanitaire internationale peut être requise».

Là encore, il n'a pas donné de précision, soulignant que c'était maintenant à l'OMS d'en fournir.

Lors d'un point presse séparé, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a expliqué qu'il fallait «explorer la possibilité d'une intervention de l'OMS face au choléra».

«Il faut que l'OMS intervienne rapidement», a-t-il souligné. «Il peut y avoir une intervention forcée dans un pays où la contagion se propage à cause de l'absence des autorités», a-t-il ajouté.