Les pirates somaliens qui détiennent depuis deux mois un cargo ukrainien chargé d'armes ont affirmé dimanche qu'un «accord» avait été conclu avec les propriétaires du navire pour sa libération, qui pourrait intervenir selon eux d'ici quatre jours.

En revanche, l'ultimatum concernant le super-tanker saoudien Sirius Star arrivait à échéance dimanche sans avancée apparente dans les négociations sur la rançon de 25 millions de dollars exigée pour sa libération et celle des 25 membres d'équipage.

La prise en septembre du cargo ukrainien, le Faina, avait constitué un coup exceptionnel pour les pirates: il est chargé de 33 chars d'assaut T-72 de conception soviétique et d'environ 14 000 munitions, officiellement destinés au Kenya, quoique cette destination soit très controversée.

Les pirates avaient abaissé leurs prétentions de 35 millions de dollars fixées après la capture. Le 25 novembre, ils avaient exprimé leur accord pour une rançon de trois millions en échange du navire, de la vingtaine de membres d'équipage et de sa cargaison.

«Ce que je peux dire c'est qu'un accord a finalement été trouvé. Je ne peux pas vous dire le montant payé», a déclaré à l'AFP dimanche Sugule Ali, porte-parole des pirates du Faina.

«Le Faina pourrait être libéré après le paiement d'un certain montant. C'est une question de temps et de conditions techniques avant que le bateau soit libéré», a-t-il ajouté.

Il a précisé qu'un plan de libération sur six jours, dont deux déjà passés dimanche, avait été établi pour permettre aux pirates de recevoir la rançon sans risquer d'être interceptés.

«D'ici quatre jours, nous devrons avoir quitté (le Faina), et nous nous préparons à débarquer nos éléments en sécurité», a indiqué Sugule Ali. «Nos éléments sont très fatigués, et l'équipage également. Nous voulons tous que la question soit réglée».

La situation semblait en revanche bloquée pour le Sirius Star. Aucun contact n'a pu être établi dimanche avec les pirates, jour de l'expiration de l'ultimatum pour la remise des 25 millions de dollars qu'ils exigent.

Samedi, Mohamed Said, porte-parole des pirates qui détiennent le Sirius Star depuis le 15 novembre, avait indiqué à l'AFP que les négociations se poursuivaient mais qu'il «ne savait pas quand elles (seraient) finalisées». Sans exclure toutefois une prolongation de l'ultimatum.

«Même si l'ultimatum pour le paiement des 25 millions de dollars est près d'expirer, nous espérons toujours une réponse favorable», avait-il dit.

Dans une interview récente, le patron de la compagnie d'assurance Lloyd's a estimé qu'il y avait «de grandes chances» que les propriétaires du superpétrolier payent la rançon, n'ayant «pas d'autre alternative pour préserver des vies».

Les pirates somaliens ont capturé le Sirius Star, 330 mètres de long, le 15 novembre avec ses 25 membres d'équipage, et un chargement de 300 000 tonnes de pétrole. C'est la prise la plus spectaculaire de ces écumeurs des mers, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l'année.

Vendredi, un chimiquier battant pavillon libérien, le Biscaglia, a été attaqué et capturé dans le Golfe d'Aden par un groupe de six pirates, en dépit de la présence à bord de trois agents d'une compagnie privée de sécurité britannique qui ont réussi à s'échapper.

Les attaques de pirates se poursuivent malgré la présence dans la zone d'une coalition internationale censée dissuader ce genre d'attaques sur l'une des routes maritimes les plus dangereuses au monde, mais aussi les plus stratégiques notamment pour les hydrocarbures.