Les pays arabes riverains de la mer Rouge, réunis jeudi au Caire, ont attribué la responsabilité de la piraterie au large de la Somalie à l'instabilité dans ce pays et se sont engagés à coopérer pour lutter contre ce phénomène.

Cette réunion intervient après la spectaculaire attaque samedi contre un superpétrolier saoudien à plus de 450 milles nautiques (800 km) au sud-est de Mombasa (Kenya).

Des pirates somaliens se sont emparés du Sirius Star, long de 330 mètres et chargé de 300.000 tonnes de pétrole, d'une valeur d'environ 100 millions de dollars, et exigent une rançon de 25 millions de dollars pour laisser repartir le bateau et relâcher ses 25 membres d'équipage.

Des responsables saoudiens, soudanais, émiratis, djiboutiens, jordaniens et du gouvernement provisoire somalien ont participé à la réunion, co-présidée par le Yémen et l'Egypte.

Dans leur communiqué final, les participants ont promis que la souveraineté de la Somalie serait respectée en cas de mesures contre la piraterie, sans préciser comment les différents pays envisageaient de mettre fin au phénomène.

Ils «ont fait part de l'inquiétude des pays arabes riverains de la mer Rouge devant la croissance du phénomène de piraterie», selon le texte.

«La piraterie au large des côtes somaliennes est l'une des conséquences de la détérioration de la situation politique, sécuritaire et humanitaire en Somalie», ajoute le texte.

Les Etats vont nommer des commissions militaires chargées de faire des recommandations sur la manière de lutter contre la piraterie, selon le communiqué.

Ils pourraient «surveiller, poursuivre et affronter toute tentative des pirates d'entrer en mer Rouge, que ce soit lors d'actes de piraterie ou en fuyant des confrontations», dit le texte.

Les Etats arabes appuieront en outre les opérations internationales anti-piraterie, «tant qu'elles se conforment au droit international (...) et respectent la souveraineté des pays sur leur territoire et dans leurs eaux».

Le Yémen s'est inquiété la semaine dernière de la présence navale multinationale près de ses côtes, estimant que cela représentait un danger pour la sécurité de pays arabes.

Des navires de l'Union européenne, des Etats-Unis et de Russie ont été déployés au large de la Somalie pour tenter d'endiguer la piraterie.

Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, avait affirmé avant la fin de la réunion que «toutes les options» étaient sur la table.

«Les services chargés de la sécurité nationale égyptienne travaillent sur toutes les options, examinent les mesures qui peuvent être prises, et décideront si la solution diplomatique et politique sera privilégiée», avait-t-il ajouté, cité par l'agence Mena.

La situation a été qualifiée d'«incontrôlable» par le Bureau maritime international (BMI).

Selon les chiffres du BMI, 94 bateaux ont été attaqués par des pirates somaliens dans l'océan Indien et le golfe d'Aden cette année, un phénomène en forte hausse, et 39 ont été détournés par les pirates.

L'Egypte s'inquiète particulièrement de l'impact de la piraterie sur le Canal de Suez qui relie la mer Rouge et la Méditerranée.

Les droits de passage du Canal constituent la troisième source de revenus de l'Egypte, après le tourisme et l'argent envoyé par les expatriés égyptiens. Actuellement, 7,5% du commerce mondial transite par cette voie.