À défaut de connaître son dénouement sur le plan politique, la question du rôle de la France dans le génocide rwandais continue de rebondir régulièrement devant les tribunaux.

Ce fut encore une fois le cas la semaine dernière à Paris, où deux militants du collectif Genocide Made in France, qui militent pour l'inculpation de hauts responsables français, ont dû répondre d'une action symbolique contre Hubert Védrine.

 

Le politicien, qui était secrétaire général de l'Élysée de 1991 à 1995, avait été aspergé d'un colorant rouge en novembre 2007. Le geste visait à dénoncer sa «complicité» présumée avec les organisateurs rwandais du génocide rwandais, survenu en 1994.

Les deux membres du collectif qui l'ont attaqué sont accusés de voies de fait et d'avoir cherché à diffuser par la suite le vidéo de leur coup d'éclat.

L'organisation s'est dite déçue que la cause soit réduite devant le tribunal à une vulgaire affaire de «délinquance» puisque les militants souhaitaient forcer la tenue d'un débat de fond sur le rôle de la France au Rwanda.

Ils maintiennent que M. Védrine et d'autres politiciens français bien connus ont soutenu «en toute connaissance de cause» l'engagement politique, financier et militaire de la France au Rwanda.

L'ex-secrétaire général de l'Élysée affirme que le gouvernement rwandais actuel ne cesse d'évoquer cette question pour détourner l'attention internationale de ses propres exactions et de son action en sous-main au Congo.

Depuis quelques semaines, un chef de guerre tutsi d'origine congolaise, Laurent Nkunda, qui est lié à Kigali, affronte les troupes gouvernementales, évoquant la nécessité de protéger la population locale contre les exactions de groupes armés menottés par les anciens génocidaires.

M. Védrine affirme que le véritable but de l'opération est de faire main basse sur les richesses naturelles.