Des centaines de soldats congolais ont saccagé des villages dans l'Est du Congo, violant les femmes et pillant des maisons à mesure qu'ils se retiraient face aux rebelles, affirme l'ONU.

Le porte-parole de la force de paix, le colonel Jean-Paul Dietrich, a indiqué mardi que la troupe armée aurait d'après plusieurs témoins violé des civils près de la ville de Kanyabayonga lors de violentes attaques commencées lundi et qui se poursuivaient mardi matin.Kanyabayonga se situe à une centaine de kilomètres de Goma.

Quelque 700 à 800 soldats des forces gouvernemantales congolaises fuyant Kanyabayonga ont ravagé les village situés au nord, d'après le colonel Dietrich. «Ils ont pillé les voitures, pillé certaines maisons» a expliqué par téléphone le militaire, contacté depuis Kinshasa.

Une bataille de nuit, événement rare, s'est produit mardi soir entre des rebelles et des soldats réguliers au nord de Goma, et l'ONU essayait de repousser plus loin les deux contingents. Il y a même eu des tirs de mortiers échangés pendant une heure près de Kibati, a précisé l'officier.

Kibati, à 10 km de Goma, abrite 75.000 personnes qui ont du plusieurs fois fuir les combats.

«C'est un foyer de tensions en raison de la concentration de population et de sa proximité avec Goma», a précisé le porte-parole de la force d'interposition des Nations-Unies.

A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé d'urgence mardi à un cessez-le-feu immédiat, pour que des humanitaires puissent venir en aide à «au moins 100 000 réfugiés», des civils qui «en raison des combats incessants n'ont reçu virtuellement aucune assistance».