Des négociations sont en cours entre la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) et l'armée gouvernementale pour faire cesser les combats qui ont éclaté vendredi matin au nord de Goma (est), a annoncé à l'AFP le porte-parole militaire de la mission onusienne.

«Une rencontre a eu lieu ce matin à Goma (capitale de la province du nord-Kivu) entre le général Vainqueur Mayala, chef de la région militaire, et le commandement militaire de la Monuc (Mission des Nations unies en RDC)», selon le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.

Des combats ont éclaté dans la matinée entre les rebelles de Laurent Nkunda et soldats des Forces armées de la RDC près de la localité de Kibati, à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma.

Après d'intenses échanges de tirs pendant une quarantaine de minutes, les affrontements ont connu une accalmie, reprenant vers 14H00 (12H00 GMT) avec des tirs d'armes lourdes, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Selon le général Mayala, des soldats du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple, rébellion) ont tiré en l'air ce matin en changeant de position, provoquant une réaction des FARDC», a expliqué le lieutenant-colonel Dietrich.

«Le général Mayala nous a dit être intervenu immédiatement pour faire cesser les tirs. Il n'y a donc pas d'offensive en cours des FARDC, il ne s'agissait que d'une provocation du CNDP», a souligné ce porte-parole militaire.

Toujours selon le lieutenant-colonel Dietrich, «dans le contexte actuel, le moindre incident peut avoir de graves conséquences. Les FARDC sont conscientes de ce contexte et des négociations actuellement en cours à Nairobi», où se déroule depuis vendredi matin un sommet international sur la crise dans l'est de la RDC.

Kibati est située sur la ligne de front, établie depuis la semaine dernière, entre les rebelles et l'armée congolaise. Cette localité se trouve à une quinzaine de km au nord de Goma, ville d'un demi-million d'habitants.

Sur place, un journaliste de l'AFP a vu au moins 300 soldats des FARDC, disant appartenir à la 18e brigade, emprunter vers le nord, à pied et en colonnes, l'axe Goma-Kibati-Rutshuru. Au moins un hélicoptère de la Monuc survolait également la zone.

«Depuis 10H00 (08H00 GMT), des soldats des FARDC ont tenté de nous déloger de nos positions autour de Kibati, plus précisément à Kilimanyola», a déclaré pour sa part à l'AFP le porte-parole de la rébellion, Bertrand Bisimwa.

«Nos troupes ont dû réagir et repousser l'attaque», a-t-il affirmé.

Elles «ont reçu l'ordre de ne pas avancer, mais elles avanceront si les attaques (des FARDC) reprennent», a-t-il mis en garde. «L'armée gouvernementale nous provoque, ensuite ils vont fuir devant notre avancée pour que nous nous retrouvions face à face avec les casques bleus», a-t-il estimé.