Les rebelles tutsi ont renforcé leur emprise sur des zones fraîchement conquises de l'est du Congo samedi, poussant des dizaines de milliers de civils effrayés et trempés par la pluie en dehors de camps de réfugiés improvisés, en les empêchant de fuir vers les parties du pays contrôlées par le gouvernement.

Les organisations humanitaires ont indiqué qu'elles redoutent le manque de moyens alimentaires et de refuge. Les visiteurs européens dans la région ont offert leur sympathie, mais sans promesses concrètes de renforcer l'assistance militaire aux troupes régulières congolaises. Les forces de l'ONU ont été repoussées par les rebelles lors de cette soudaine montée en puissance de la guerre civile la semaine écoulée.Les rebelles paraissent mettre en oeuvre le cessez-le-feu qu'ils ont unilatéralement déclaré vendredi, soucieux en premier lieu de consolider leur mainmise sur les abords de Goma, la capitale provinciale, sans prendre la ville elle-même.

Ils affirment que les réfugiés quittent les camps de leur plein gré, et déclarent s'être arrêté aux portes de Goma afin de mettre un terme au chaos qui secoue la ville, depuis que les forces gouvernementales s'y sont amassées avec des dizaines de milliers de réfugiés.

Toutefois, il faut rappeler que Goma a aussi été le lieu de la principale défaite du leader des rebelles Laurent Nkunda, quand les hélicoptères de l'ONU avaient tiré sur ses combattants avançant vers la ville en décembre dernier. Des centaines d'insurgés avaient alors été tués.

La zone dont Nkunda a pris le contrôle est riche en minerais et fertile. Elle commande aussi l'accès aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda.