L'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a investi dans la nuit de samedi à dimanche le nouveau gouvernement formé le 27 octobre et dont la première tâche sera de pacifier l'est du pays en guerre civile, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Sur 368 députés présents, 294 ont voté pour, 67 contre et sept se sont abstenus. En conséquence, l'Assemblée nationale approuve le programme présenté par le Premier ministre Adolphe Muzito et investit le gouvernement qui entre immédiatement en fonction», a déclaré le président de l'Assemblée, Vital Kamerhe. Les débats à l'Assemblée nationale pour investir le nouveau gouvernement ont duré deux jours et se sont focalisés sur la situation dans l'est du pays, où des combats ont repris depuis fin août entre l'armée à la rébellion de Laurent Nkunda.

Depuis mercredi soir, la rébellion, qui est arrivée aux portes de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, a décrété un cessez-le-feu, qui a jusqu'à présent été respecté. Ces affrontements ont provoqué le déplacement de plus de 220.000 personnes.

M. Muzito a été nommé le 10 octobre au poste de Premier ministre par le président congolais Joseph Kabila. Il remplace Antoine Gizenga, 83 ans, qui avait démissionné le 25 septembre en invoquant le poids de l'âge.

Il s'agit du troisième gouvernement en RDC depuis l'élection fin 2006 à la présidence de M. Kabila, qui dispose de la majorité à l'Assemblée.

Lors de sa nomination, le 26 octobre, le nouveau gouvernement avait été présenté comme «une équipe de combat à laquelle ont été assignées des missions essentielles de sécurité et de reconstruction», selon l'ordonnance du président Kabila.

Les ministres de la Défense, Chikez Diemu, et de l'Intérieur, Denis Kalume, dans le précédent gouvernement ont été évincés après avoir échoué à pacifier l'est. Ils ont été respectivement remplacés par Charles Mwando et Célestin Mbuyu.

La situation militaire et humanitaire dans l'est de la RDC, instable depuis le génocide de 1994 au Rwanda voisin, préoccupent profondément la communauté internationale, qui a dépêché ces derniers jours plusieurs émissaires dans la région pour tenter de trouver une solution à la crise.