Deux touristes autrichiens, dont l'enlèvement en Tunisie le 22 février avait été revendiquée par Al-Qaeda, ont été libérés dans le nord du Mali où ils étaient détenus depuis huit mois, ont annoncé vendredi la présidence malienne et le ministère autrichien des Affaires étrangères.

«Les deux otages autrichiens sont libres, sous la protection de l'armée malienne et ils se portent bien. Ils se trouvent encore au nord du Mali et vont être rapatriés bientôt», a annoncé une source à la présidence malienne, sans vouloir détailler les conditions de cette libération.

La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, a confirmé dans un communiqué publié à Vienne: «Notre ambassadeur spécial Anton Prohaska m'a informée aujourd'hui (vendredi) que Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber ont été libérés par leurs ravisseurs la nuit dernière après 252 jours de séquestration».

Le couple est «en route pour Bamako», a ajouté le ministère, annonçant l'envoi d'un avion vers la capitale malienne, pour qu'il soit rapatrié en Autriche.

Wolfgang Ebner, 51 ans, et sa compagne Andrea Kloiber, 44 ans, originaires de la région de Salzbourg, dans le nord de l'Autriche, et habitués des randonnées dans le désert, avaient été enlevés alors qu'ils circulaient dans le sud de la Tunisie à bord de leur véhicule 4X4 immatriculé en Autriche.

Leurs ravisseurs les avaient ensuite transférés dans le nord du Mali, dans une zone frontalière avec l'Algérie.

Le rapt n'avait été revendiqué que le 10 mars par la Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqmi, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC), qui avait initialement exigé la libération d'islamistes détenus en Algérie et en Tunisie.

Les ravisseurs avaient également demandé le versement d'une rançon de 5 millions d'euros, ensuite réduite à 2 millions d'euros, avait affirmé durant l'été une source proche du dossier

De leur côté, les autorités autrichiennes avaient choisi de ne commenter ni les revendications ni les ultimatums des ravisseurs.

Mais dès l'annonce de la revendication de l'enlèvement, à la mi-mars, le gouvernement autrichien avait dépêché à Bamako un de ses diplomates chevronnés et fin connaisseur du monde arabe, Anton Prohaska, à la tête d'une mission de quatre négociateurs.

Début octobre, à Bamako, le commissaire européen Louis Michel avait souligné l'implication dans le dossier du chef de l'Etat malien Amadou Toumani Touré, qui «multipliait» selon lui «les efforts pour essayer de régler cette question».

Mme Plassnik, qui avait elle-même effectué une brève visite au Mali et en Algérie en septembre, a remercié vendredi le chef de l'Etat malien ainsi que toutes les personnes impliquées à Vienne dans les tractations pour la libération du couple.