Les rebelles du Darfour ont nié mardi avoir abattu un hélicoptère affrété par la force mixte de l'ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) qui s'est écrasé lundi tuant les quatre membres d'équipage.

La police soudanaise a accusé les rebelles du Darfour d'avoir abattu l'hélicoptère, qui s'est écrasé près du camp de réfugiés de Kalma, un camp de personnes déplacées aux abords de Nyala, dans l'Etat du Sud-Darfour.

Selon la police, les tirs de rebelles provenaient du camp de Kalma.

Mais les rebelles de l'Armée de libération du Soudan (SLA) ont rejeté ces accusations, affirmant que les quelque 80.000 résidents du camp sont des civils.

«Ce crime est un acte terroriste dans lequel nous n'avons rien à faire, a dit Mahgoub Hussein, un porte-parole de la faction Unité de la SLA. Nous condamnons cet acte, et nions toute implication».

La SLA-U est bien implantée dans le camp Kalma. Il n'a pas été possible dans l'immédiat de contacter d'autres groupes de la rébellion.

La Minuad a dit lundi qu'elle avait ouvert une enquête sans être en mesure de confirmer si l'appareil avait fait l'objet de tirs.

L'hélicoptère, qui appartient à une société privée soudanaise, était peint en blanc, comme c'est l'usage pour les appareils utilisés par l'ONU.

La présidence française de l'Union européenne a condamné récemment l'utilisation par Khartoum d'avions «blancs» dans ses opérations militaires au Darfour, alimentant «volontairement des confusions» avec les appareils de l'ONU. Khartoum avait démenti.

Des rebelles ont également affirmé que des appareils peints en blanc avaient effectué des repérages de leurs positions.

La situation dans le camp de Kalma est tendue depuis des combats ayant fin en septembre une trentaine de morts.

Mahgoub Hussein a accusé le gouvernement d'être à l'origine des tirs. «L'opération a été planifiée et exécutée par les services de renseignements militaires soudanais, a-t-il dit. Ils veulent attaquer le camp et forcer les gens à partir. S'ils font ça, nous interviendrons».

Le conflit au Darfour, dans l'ouest du Soudan, a fait jusqu'à 300.000 morts depuis 2003, selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum.