Deux militants islamistes soudanais, jugés avec trois complices présumés pour le meurtre d'un diplomate américain et de son chauffeur le 1er janvier dernier à Khartoum, ont avoué avoir tiré sur ces victimes, selon des témoignages vidéo diffusés dimanche lors de leur procès.

John Granville, 33 ans, qui travaillait pour l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et son chauffeur soudanais Abdel Rahman Abbas, 40 ans, ont été tués par balle dans leur voiture aux premières heures du Jour de l'an.

«La voiture de l'Américain a freiné brusquement, et nous nous sommes arrêtés derrière elle. J'ai alors tiré deux balles avec mon pistolet», a raconté Mohammed Makawi, 23 ans, lors de son interrogatoire filmé par la police.

Un autre accusé, Abdelbaset al-Hajj al-Hassan, a ensuite fait feu avec un fusil automatique AK-47 sur les deux victimes, selon la vidéo.

«Nous leur avons tiré dessus, j'ai tiré six balles avec ma Kalachnikov (...). Cela a duré dix ou 15 secondes, et nous sommes partis rapidement», a raconté ce commerçant de 29 ans.

«Nous cherchions la maison d'un Américain, mais nous avons vu la voiture», a-t-il expliqué. Les deux hommes ont ajouté qu'ils avaient prévu une autre attaque contre une cible américaine en février, mais ont été arrêtés entretemps.

Quatre sont accusés d'avoir perpétré le crime, le cinquième d'avoir planifié l'attaque sans participer au double meurtre.

Mohammed Makawi a affirmé avoir été frappé avant de passer aux aveux, alors que M. Hassan a dit qu'il avait été blessé aux mains.

Lors de l'audience précédente, le 11 septembre, quatre des accusés avaient affirmé avoir fait leurs déclarations sous la contrainte, une accusation rejetée par la police.

Le double meurtre avait profondément choqué la communauté occidentale de Khartoum, une ville habituellement considérée comme l'une des plus sûres d'Afrique.

Le procès, qui s'est ouvert le mois dernier, doit se poursuivre lundi. Les accusés risquent la pendaison.