(Saint-Domingue) L’Union européenne cherche à éviter d’être dépendante de la Chine comme elle l’a été du gaz russe, a dit samedi le chef de la diplomatie des 27, Josep Borrell, appelant à renforcer le commerce avec l’Amérique latine.

« Nous avons découvert que les dépendances, qui étaient des éléments constitutifs de la paix, sont aussi des armes qui peuvent se retourner contre nous », a déclaré M. Borrell, soulignant la « dépendance excessive de l’Europe au gaz russe ».

Celle-ci a été mise en exergue par l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou ayant restreint ses livraisons de gaz en Europe et forcé le continent à trouver d’autres voies d’approvisionnement.  

Selon lui, cette dépendance a « laissé penser à (Vladimir) Poutine qu’il pouvait envahir l’Ukraine en toute impunité parce que l’Europe, prisonnière de notre consommation de gaz provenant à 40 % de Russie, ne réagirait pas ».  

« Nous voulons éviter que notre relation avec la Chine nous rende dépendants comme nous l’avons été de la Russie », a-t-il ainsi affirmé durant son intervention lors du Sommet ibéro-américain à Saint-Domingue, en République dominicaine.  

Le chef de la diplomatie de l’UE a estimé que 2023 était une « année clé » pour conclure des accords ailleurs, avec l’Amérique latine notamment, en vue du sommet entre l’UE et la Communauté des états latino-américains et caribéens (CELAC) mi-juillet.  

« L’Europe et l’Amérique latine ont l’occasion de montrer que leur relation commerciale est toujours source de progrès », a poursuivi M. Borrell, ajoutant que les investissements européens en Amérique latine sont plus élevés qu’en Russie, en Chine, en Inde et au Japon « réunis ».  

Selon un rapport de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’ONU (CEPAL), 36 % des 142 milliards de dollars d’investissements étrangers dans la région sont provenus d’Europe en 2021.