(Jurm) Au moins 13 personnes ont péri dans le tremblement de terre ressenti mardi soir surtout en Afghanistan et au Pakistan, un bilan éloigné des pertes humaines massives auxquelles la région est habituée après une secousse d’une telle force.  

Il était 21 h 17, heure locale en Afghanistan (12 h 47 heure de l’Est) quand la terre a tremblé mardi soir pendant de longues secondes. De magnitude 6.5, le séisme s’est produit dans la région montagneuse de l’Hindu Kush, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne.

Mercredi, dans le district de Jorm en Afghanistan, épicentre du séisme, « entre 2000 et 3000 personnes » ont passé la nuit dehors, témoigne Inamullah, un habitant du village de Soch.  

« Nous avons tous eu peur et sommes restés éveillés toute la nuit […] Il faisait froid, mais nous étions tellement effrayés et horrifiés que nous n’avons même pas senti le froid », explique ce fermier de 40 ans.

« Nous ne savons plus où vivre maintenant. Personne ne nous a donné de tentes et personne n’est venu nous rendre visite pour s’enquérir de notre situation », déplorait mercredi Saeed Mayideen, un autre agriculteur du village.

L’épicentre a été localisé dans le nord-est de l’Afghanistan à la frontière avec le Pakistan et le Tadjikistan, et à une profondeur de 187 km, selon l’Institut sismologique américain USGS.

Les autorités afghanes ont recensé mercredi quatre morts, dont un bébé et 75 blessés, selon un bilan provisoire.  

« Pendant que nous sortions, un mur s’est effondré. L’un de nos enfants a perdu la vie et les trois autres ont été blessés », a raconté à l’AFP le père de la fille de quelques mois décédée, Abdul Baseer, habitant de la province de Laghman.  

Quelque 150 maisons ont été partiellement ou totalement détruites et deux personnes sont décédées dans cette province de l’est de l’Afghanistan, selon Khair Mohammad Ghazi, directeur de la gestion des catastrophes.

Les liaisons téléphoniques et internet vers les régions reculées de ce pays pauvre et largement rural ont été coupées ce qui rend difficile la communication, mais le bilan, encore provisoire, est loin d’atteindre celui de juin dernier.

Un tremblement de terre de magnitude 5,9 avait coûté la vie à plus de 1000 Afghans et des dizaines de milliers de personnes s’étaient retrouvées sans abri. Ce séisme qui avait frappé la province pauvre de Paktika (sud-est) demeure le plus meurtrier du pays depuis près d’un quart de siècle.  

En Turquie et en Syrie, le séisme du mois dernier a tué plus de 55 000 personnes.

De nombreuses familles étaient sorties de chez elles pour célébrer Nowruz, le Nouvel An perse, lorsque les secousses ont été ressenties.

À Kaboul, les habitants ont fui avec leurs enfants des immeubles, a constaté un journaliste de l’AFP. « Ils se sont enfuis sans chaussures, en portant leurs enfants à la main », a-t-il précisé.

« Lorsque le tremblement de terre a commencé, j’ai pensé que j’avais peut-être la tête qui tournait en raison de mon long voyage », a expliqué Noor Ahmad Hanif qui venait d’effectuer un périple de treize heures en voiture.  

« Mais quand j’ai entendu le bruit des portes, des fenêtres et des vitres, j’ai compris qu’il s’agissait d’un séisme ».

« Sortis en courant »

Au Pakistan, les autorités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord de la capitale, ont annoncé mercredi que neuf personnes avaient été tuées dans le tremblement de terre, dont deux femmes et deux enfants.

« Il s’agit d’un tremblement de terre puissant et nous craignions des dégâts importants en raison de son intensité », a déclaré à l’AFP Bilal Faizi, porte-parole du service d’urgence pakistanais Rescue 1122 de la province.  

« Heureusement, nos craintes se sont avérées fausses. Les habitants ont paniqué à cause de la magnitude du tremblement de terre, mais les dégâts ont été minimes », a-t-il ajouté.

« Toute la maison s’est mise à trembler », a relaté Ikhlaq Kazmi, professeur retraité à Rawalpindi, ville du nord du Pakistan.  

« Les enfants ont commencé à crier qu’il y avait un tremblement de terre. Nous sommes tous sortis en courant », a poursuivi l’habitant marqué par les « horreurs » du séisme en Turquie et en Syrie.