(Washington) Joe Biden s’est montré soucieux mercredi soir d’apaiser les tensions ravivées avec Pékin après que les États-Unis ont abattu un ballon chinois qu’ils accusaient d’espionnage.

« Nous allons rivaliser pleinement avec la Chine, mais nous ne cherchons pas le conflit », a-t-il assuré lors de cet entretien diffusé sur la chaîne PBS, estimant que cette affaire n’avait pas fait subir de coup dur aux relations entre les deux superpuissances.

Plus tôt dans la journée, sa porte-parole avait pourtant accusé la Chine d’avoir déployé dans le monde entier ces dernières années une « flotte de ballons destinés à des opérations d’espionnage ».

Ces aéronefs, « observés au-dessus de pays des cinq continents », en ont « violé la souveraineté », ce qui a poussé les États-Unis à engager des « discussions avec (leurs) alliés et partenaires », avait indiqué à la presse Karine Jean-Pierre.

Déjà sous Trump

Le survol du territoire américain par ce ballon a captivé le pays pendant plusieurs jours, avant sa destruction samedi au-dessus des côtes de Caroline du Sud.

Aux républicains critiquant une supposée inaction pendant plusieurs jours, l’administration Biden a répliqué en expliquant qu’agir plus tôt aurait posé un risque pour la population, la trajectoire des débris ne pouvant pas être contrôlée.

Des responsables américains ont en outre estimé que la décision d’attendre avant de l’abattre avait fourni « une formidable occasion de mieux comprendre et d’étudier » l’engin.

Washington a depuis assuré que la Chine n’en était pas à son coup d’essai, et que Pékin avait envoyé trois aéronefs pour de brèves incursions dans le ciel américain pendant la présidence de Donald Trump, et déjà un au début du mandat de Joe Biden.

La Chine, de son côté, a vivement condamné la destruction du ballon, un aéronef « civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques », qui était entré de manière « involontaire » dans l’espace aérien américain, selon elle.

« C’était un acte irresponsable et en réponse nous avons agi de façon responsable et prudente afin de protéger nos intérêts », a justifié mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse au côté du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg.

Il a rappelé que l’armée américaine poursuivait son travail de collecte des débris du ballon au large des côtes de la Caroline du Sud.

« Vigilance »

Jens Stoltenberg a quant à lui fait part de l’inquiétude des pays de l’OTAN face à ces supposées activités d’espionnage de la Chine, en soulignant que Pékin avait investi massivement ces dernières années pour se doter de nouvelles capacités militaires.

« Nous avons également vu une augmentation des activités d’espionnage de la Chine en Europe. Ils utilisent des satellites, internet et, comme on a pu le voir au-dessus des États-Unis, des ballons », a-t-il dit en appelant à une « vigilance constante ».

Selon le quotidien Washington Post, citant des responsables américains non identifiés, ce programme d’espionnage chinois est dirigé en partie depuis l’île de Hainan.

Des ballons-espions ont été utilisés pour surveiller des sites militaires au Japon, en Inde et à Taïwan, ajoute le journal.

« Trouvez-moi un seul dirigeant mondial prêt à échanger sa place avec Xi Jinping… Moi je n’en trouve pas », a aussi confié Joe Biden à PBS.

« Cet homme a d’énormes problèmes […] Il a une économie qui ne fonctionne pas très bien », a encore asséné le démocrate.