(Nations unies) La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, membres de l’accord sur le nucléaire iranien dit JCPOA, ont appelé jeudi Téhéran à la désescalade et « à revenir à une pleine coopération » avec l’agence onusienne AIEA, au lendemain de l’échec de discussions multilatérales menées à Doha.

« Nous demandons à l’Iran d’arrêter et d’inverser son escalade nucléaire, de revenir à une pleine coopération avec l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et de saisir sans plus tarder l’offre sur la table, qui profiterait au peuple et à la nation iraniens », a déclaré à des médias l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, flanqué de représentants britannique et allemand.

« Le programme nucléaire iranien est maintenant plus avancé qu’à n’importe quel moment dans le passé », a-t-il ajouté dans sa déclaration commune, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir dans la foulée une réunion régulière sur le dossier nucléaire iranien.

« Des efforts diplomatiques intensifs pour restaurer le JCPOA ont abouti à un accord viable sur la table depuis début mars. Nous regrettons que l’Iran ait jusqu’à présent refusé de saisir cette opportunité diplomatique et poursuivi son escalade nucléaire », a poursuivi l’ambassadeur français.

« Malheureusement, à notre connaissance, lors de la réunion qui s’est terminée hier à Doha, l’Iran a une fois de plus refusé de saisir l’occasion et, au lieu de cela, a formulé de nouvelles demandes » sans rapport avec l’accord nucléaire « et irréalistes », a-t-il dénoncé.

Devant les médias, l’ambassadrice de l’Irlande à l’ONU, Geraldine Byrne Nason, qui gère le dossier iranien au Conseil de sécurité, a réclamé un retour à la table des négociations de toutes les parties. « Nous croyons toujours que toutes les parties devraient revenir, dont les États-Unis bien sûr, à la table » des discussions, a-t-elle dit.

Les États-Unis se sont dits mercredi « déçus » des négociations indirectes avec l’Iran sur le nucléaire entamées depuis mardi à Doha, où « aucun progrès n’a été fait » selon Washington, qui estime ce cycle d’échanges « achevé ». Jeudi, l’Iran s’est cependant déclaré « déterminé » à continuer les négociations qui se déroulent jusqu’à présent de manière indirecte avec les États-Unis.

Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine et la Russie, les deux autres membres du JCPOA, ont souligné l’importance de préserver l’accord nucléaire.

Il faut « préserver les résultats acquis », a affirmé l’ambassadeur chinois, Zhang Jun, en rejetant les « ingérences » et appelant toutes les parties à éviter toute « mesure unilatérale ».

En rappelant que le retrait unilatéral en 2018 des États-Unis avait mis en péril l’accord, l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a fait valoir qu’il n’y avait « pas de solution de rechange » au pacte. « Nous devons tout faire pour le ressusciter », a-t-il ajouté, en rejetant lui aussi toute « pression sur l’Iran ».   

Les discussions, ouvertes en avril 2021, sont destinées à réintégrer les États-Unis à l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et à ramener l’Iran au respect intégral de ses engagements dictés par ce pacte.