En visite en Russie, le président de l’Union africaine et président du Sénégal, Macky Sall, s’est dit « rassuré » par les propositions de son homologue russe Vladimir Poutine pour exporter des céréales vers l’Afrique, guettée par une crise alimentaire.

Ce qu’il faut savoir

  • Moscou a proposé « plusieurs solutions » pour exporter les céréales bloquées en Ukraine vers l’Afrique.
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a bon espoir que son pays gagnera la guerre.
  • La Russie poursuivra son « opération militaire » jusqu’à ce que « tous les objectifs soient atteints ».

Depuis quelques jours, Macky Sall, président du Sénégal, mais aussi de l’Union africaine, multipliait les appels à rouvrir les ports ukrainiens bloqués par la Russie, craignant que l’Afrique ne se dirige tout droit vers une crise alimentaire.

Après sa rencontre avec Vladimir Poutine, vendredi, à Sotchi, M. Sall s’est dit « rassuré » par les solutions proposées par son homologue russe pour exporter les céréales bloquées en Ukraine, dont la création d’un « passage sécurisé » pour les cargos sortant des ports de Marioupol et de Berdiansk, sous contrôle russe.

M. Poutine a aussi évoqué des exportations via les ports de la mer Noire qui résistent toujours, notamment celui d’Odessa, à condition que ces ports soient « déminés » par l’Ukraine, une proposition qualifiée de « chantage » par Kyiv.

L’autre voie envisagée est le Danube via la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, ou encore la Biélorussie, si les sanctions occidentales sont levées contre ce pays.

Avant son entretien avec le chef d’État russe, M. Sall déplorait que son continent souffre des conséquences du conflit, alors que « la majorité des pays africains ont évité de condamner la Russie ».

Zelensky a foi en la victoire de l’Ukraine

« La victoire sera la nôtre », a affirmé vendredi Volomydyr Zelensky dans une vidéo marquant les 100 jours de la guerre.

PHOTO ASSOCIATED PRESS

Le président Volomydyr Zelensky dans une vidéo marquant les 100 jours de la guerre

Le monde entier ne s’attendait pas à ce que son pays survive, raconte le président ukrainien. Au premier jour de l’invasion, les dirigeants mondiaux lui ont même conseillé de fuir. Pourtant, « les représentants de l’État sont ici et défendent l’Ukraine depuis 100 jours », déclare-t-il fièrement, flanqué du premier ministre Denys Chmyhal et du chef du parti présentiel David Arakhamia.

Mais il faut donner à l’Ukraine les moyens de vaincre l’envahisseur russe, a souligné le ministère ukrainien des Affaires étrangères. « L’aide à notre État est aujourd’hui le meilleur investissement dans la paix et le développement durable de toute l’humanité », a plaidé le Ministère dans un communiqué.

De l’autre côté de la ligne de front, la Russie a déclaré vendredi qu’elle « continuera en Ukraine jusqu’à ce que tous les objectifs soient atteints », rejetant l’idée d’une paix.

« L’un des principaux objectifs de l’opération est de protéger les habitants du Donetsk et de Louhansk. Des mesures ont été prises pour assurer leur protection et certains résultats ont été obtenus », a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, devant la presse.

Un chauffeur de presse tué

Le chauffeur d’un véhicule transportant deux journalistes de l’agence de presse internationale Reuters a été tué vendredi, dans l’est de l’Ukraine. Les deux journalistes ont été légèrement blessés.

Le trio était en route pour Sievierodonetsk, ville de l’oblast de Louhansk où les combats font rage, « lorsqu’ils ont été visés par des tirs », a déclaré un porte-parole de Reuters. « Ils voyageaient dans un véhicule fourni par des séparatistes [prorusses] et conduit par un chauffeur fourni par les séparatistes. Le chauffeur a été tué », a-t-il ajouté.

Aucun autre détail n’a été donné sur leur identité.

Sievierodonetsk en partie reconquis

Les forces ukrainiennes ont reconquis environ 20 % du territoire qu’elles avaient perdu à Sievierodonetsk, selon des responsables ukrainiens.

PHOTO SERHII NUZHNENKO, REUTERS

Membres d’une unité de volontaires étrangers qui combattent dans l’armée ukrainienne, à Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk

À l’heure la plus grave, environ 80 % de la ville clé du Donbass était passée sous contrôle russe. Selon Serguiï Gaïdaï, le chef de la région, les forces russes attaquaient et avançaient sur les positions ukrainiennes pour ensuite être repoussées.

« C’est ainsi qu’elles avancent, étape par étape, car avec l’artillerie, les avions, les mortiers, elles détruisent tout simplement tout », a-t-il rapporté vendredi à la télévision nationale.

« Mais dès que nous aurons suffisamment d’armes occidentales à longue portée, nous repousserons leur artillerie loin de nos positions. Et alors, croyez-moi, l’infanterie russe, elle ne fera que courir. »

Avec l’Agence France-Presse, l’Associated Press et The Guardian