Des soldats russes ont été « parachutés dans Kyiv pour tuer ou capturer » le président ukrainien et sa famille au tout premier jour de l’invasion, le 24 février.

Dans une entrevue avec le magazine Time, Volodymyr Zelensky a expliqué qu’aux premières heures de la guerre, des forces russes sont arrivées dans la capitale de son pays avec deux options : l’assassiner ou le faire prisonnier.

En compagnie de sa femme, le président a réveillé ses deux enfants, dans le bruit des bombardements qui commençaient. Plusieurs coups de feu ont été tirés dans les quartiers gouvernementaux, et des gilets pare-balles ont été remis au président ainsi qu’à son entourage. « Avant cette nuit-là, nous n’avions vu ce genre de choses que dans des films », a avancé le chef de l’administration présidentielle, Andriy Yermak.

Le visage de la guerre aurait été bien différent si les Russes avaient réussi leur opération ce jour-là, souligne Justin Massie, professeur au département de science politique de l’UQAM.

« Zelensky est une figure de proue qui représente le leadership et l’inspiration auprès de la communauté internationale, illustre-t-il. Une grande partie de la résistance ukrainienne vient de sa capacité à mobiliser des dirigeants et à susciter un engouement. »

Moscou confirme avoir visé Kyiv

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Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de sa rencontre avec le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, à Kyiv, vendredi

Le ministère russe de la Défense a confirmé avoir bombardé la capitale ukrainienne, au moment où le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’y trouvait. Les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom et trois centrales électriques ont été touchés. Le corps de la journaliste ukrainienne Vira Ghyrytch, de Radio Liberty, a été retrouvé dans les décombres. Quatre autres personnes ont été blessées, a indiqué le maire de Kyiv, Vitali Klitschko. Le fait d’assumer ce genre d’attaque est « un doigt d’honneur aux Nations unies », selon Justin Massie.

L’ONU tente d’obtenir un couloir humanitaire à Marioupol

PHOTO ALEXANDER ERMOCHENKO, REUTERS

Résidante de Marioupol devant un bâtiment détruit de la ville, vendredi

Les Nations unies ont obstinément cherché, vendredi, à négocier une évacuation des civils des ruines de plus en plus infernales de Marioupol. Le maire a qualifié de désastreuse la situation à l’intérieur de l’aciérie devenue le dernier bastion de la ville portuaire du sud du pays, où les citoyens « implorent d’être sauvés ». Les forces ukrainiennes se sont par ailleurs battues pour repousser les tentatives russes d’avancer dans le sud et l’est, où le Kremlin cherche à s’emparer de la région industrielle du Donbass. Des tirs d’artillerie, des sirènes et des explosions pouvaient être entendus dans certaines villes.

Les Russes derrière l’attaque d’un Prix Nobel, selon les États-Unis

PHOTO FOURNIE PAR DMITRI MOURATOV, VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

Le journaliste Dmitri Mouratov couvert de peinture rouge contenant de l’acétone, après une attaque dans un train

Selon des responsables américains, c’est le renseignement russe qui a attaqué Dmitri Mouratov, lauréat du prix Nobel de la paix et éditeur du journal russe indépendant Novaïa Gazeta. Le 18 avril, Mouratov se trouvait dans un train à bord duquel un assaillant lui a lancé de la peinture rouge contenant de l’acétone, un produit chimique inflammable. Le journaliste a par ailleurs publié le jour même des photos de lui où on peut constater les résultats de cette offensive, sur son compte Telegram.

G20 : une invitation lancée à Poutine

PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE

Joko Widodo, président de l’Indonésie

Malgré les fortes pressions exercées par les Occidentaux pour exclure la Russie du G20, le président indonésien Joko Widodo a annoncé vendredi avoir convié Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine au sommet, prévu en novembre en Indonésie. Le président américain Joe Biden « a exprimé publiquement son opposition à la présence du président Poutine au G20 », a rapporté la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. Jakarta soutient plutôt que son rôle d’hôte le force à adopter une position « impartiale ».

Justin Massie rappelle que contrairement au G7, le G20 comprend des pays qui ont des affinités avec la Russie. C’est particulièrement le cas de la Chine, mais aussi du Brésil ou de l’Inde, précise-t-il.

Le Canada conserve des liens avec la Russie

PHOTO BLAIR GABLE, ARCHIVES REUTERS

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre Justin Trudeau a dévoilé vendredi que l’ambassade du Canada à Moscou maintenait ses activités afin de « garder les communications ouvertes pour chercher une fin à cette guerre illégale ». La bonne décision à prendre, selon Justin Massie. « Ne pas discuter avec une nation ennemie est contre-productif, explique le professeur. On ne gagne rien à arrêter de parler, même à son ennemi. »

Combattant américain mort au combat, le Pentagone réagit

Willy Joseph Cancel, un ancien Marine américain qui s’était engagé au sein d’une société paramilitaire privée pour aller défendre l’Ukraine, a été tué lundi en tentant de combattre des forces russes. Le jeune homme de 22 ans était en zone de guerre depuis la mi-mars. « Nous continuons d’exhorter les Américains à ne pas se rendre en Ukraine », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby, sur les ondes de CNN, à la suite de cette annonce.

Les Pays-Bas rouvrent leur ambassade à Kyiv

Les Pays-Bas, qui avaient décrété la fermeture de leur ambassade à Kyiv le 20 février, quatre jours avant le début de l’invasion russe en Ukraine, viennent d’annoncer sa réouverture. « Il est important que nous puissions avoir une ambassade sur le terrain à Kyiv », a affirmé le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra. « Nous entretenons une relation de travail étroite avec l’Ukraine que nous soutenons sur les plans diplomatique, humanitaire et militaire. » Cette décision survient peu après la réouverture des tirs russes sur Kyiv, qui avait précédemment été épargné pendant environ deux semaines.

Lavrov exhorte l’OTAN à cesser d’armer l’Ukraine

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exhorté l’OTAN et les États-Unis à cesser de livrer des armes à Kyiv, s’ils « sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne ». Dans une entrevue publiée samedi par l’agence officielle Chine nouvelle, M. Lavrov a également affirmé que l’offensive russe en Ukraine se déroule « conformément aux plans ». « Un flux continu d’armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d’autres pays de l’OTAN », a déclaré M. Lavrov. « Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kyiv », a ajouté le chef de la diplomatie russe.

Avec Frédérik-Xavier Duhamel, La Presse, l’Agence France-Presse, La Presse Canadienne, The Washington Post, Time et The Guardian

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  • 10 mai
    Date où l’Assemblée générale des Nations unies doit élire un nouveau pays au Conseil des droits de l’homme pour remplacer la Russie, exclue de ce cercle en raison des allégations de crimes de guerre qui pèsent sur plusieurs de ses soldats. C’est la République tchèque qui devrait rejoindre le conseil de 47 membres, puisqu’elle est pour le moment la seule candidate.
    SOURCE : associated press