(Kyiv) Kyiv a appelé mercredi les habitants de l’Est de l’Ukraine à évacuer la région « maintenant » en raison des craintes d’une offensive majeure et meurtrière de l’armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin.

Les autorités régionales « appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée », a déclaré la vice-première ministre Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l’Intégration sur Telegram.

Elle a ajouté qu’il fallait le faire « maintenant » sous peine de « risquer la mort » dans les prochains jours.

Si l’armée russe lançait une attaque d’importance dans la région, « nous ne pourrions plus aider » la population, a-t-elle alerté, « car il serait pratiquement impossible de stopper les combats ».

« Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l’instant, elle existe encore », a insisté Mme Verechtchouk, qui coordonne l’organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l’invasion russe le 24 février.

Elle a par ailleurs jugé que le retrait des forces russes autour de Kyiv et de Tcherniguiv (nord) la semaine passée n’était « pas un geste de bonne volonté » de Moscou dans le cadre des négociations russo-ukrainiennes, mais la conséquence de « la volonté de notre armée, des autorités et de tout le peuple ukrainien » de repousser les Russes.

La Russie a dit ces derniers jours vouloir repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur la « libération » du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où des séparatistes prorusses affrontent l’armée ukrainienne depuis huit ans.

Mardi, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait affirmé que l’armée russe se renforçait pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par la Russie en 2014.

« C’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées », avait-il souligné.

En revanche, le maire de la deuxième ville ukrainienne, Kharkiv, située au nord du Donbass et qui a subi des bombardements et des assauts répétés ces dernières semaines, a estimé qu’il n’y avait aucune raison d’évacuer sa population.

« Kharkiv est une ville bien armée et prête à se défendre », a dit Igor Terekhov sur la messagerie Telegram, ajoutant ne pas voir la nécessité d’organiser l’évacuation de la ville.

Il a souligné que Kharkiv continuait d’être bombardée par l’aviation et l’artillerie russes.  

Des bombardements russes sur des habitations ont fait trois morts mercredi à Balakleï, dans la région de Kharkiv, selon les autorités judiciaires locales.