(Nations unies) Une seconde résolution « historique », mais qui reste non contraignante : l’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi à une écrasante majorité de 140 voix un nouveau texte qui « exige » de la Russie l’arrêt « immédiat » de son « agression » contre l’Ukraine lancée il y a un mois.

Lors d’un vote de cette Assemblée réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre, dont la Russie, la Syrie et la Corée du Nord.  

Quelques applaudissements ont retenti dans l’amphithéâtre.

Mais sans commune mesure avec l’accueil d’une première résolution adoptée le 2 mars par cette même Assemblée regroupant les 193 États membres de l’Organisation.

Ce jour-là, lors d’un vote « historique », 141 pays avaient approuvé un premier texte non contraignant qui « exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Cinq États-les mêmes que jeudi-avaient voté contre et 35 s’étaient abstenus, dont plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine.

Résolution concurrente

Jeudi, l’Assemblée générale a donc adopté cette seconde résolution intitulée « conséquences humanitaires de l’agression contre l’Ukraine », présentée par Kyiv et initialement préparée par la France et le Mexique.

Mais elle s’est aussi prononcée sur un texte concurrent porté par l’Afrique du Sud. Cette autre résolution, qui ne citait jamais la Russie, a été vivement contestée par l’ambassadeur ukrainien à l’ONU Sergiy Kyslytsya et ainsi rejetée grâce à un vote de procédure d’une motion de l’Assemblée générale (67 voix contre, 50 pour et 36 abstentions).

Au contraire, le texte débattu depuis mercredi et adopté jeudi « exige une cessation immédiate des hostilités par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, en particulier de toutes les attaques contre des civils et des objectifs civils ».

La résolution « réitère l’appel du secrétaire général (de l’ONU Antonio Guterres, NDLR) à ce que la Fédération de Russie arrête son offensive militaire, ainsi que son appel à la mise en place d’un cessez-le-feu et à la reprise du chemin du dialogue et des négociations ».

Alors que le président américain Joe Biden est à Bruxelles pour des sommets de l’OTAN, du G7 et de l’UE, son ambassadrice à l’ONU Linda Thomas-Greenfield s’est félicitée de cette « forte majorité » dégagée à l’ONU.

« La Russie seule responsable »

Les États membres ont « clairement » affirmé que « la Russie portait seule la responsabilité de la grave crise humanitaire et de la violence en Ukraine », a déclaré la diplomate américaine.

Le président russe « Vladimir Poutine ne remportera pas la victoire en Ukraine. Et nous avons entendu aujourd’hui qu’il ne la remportera pas non plus ici, à New York », au siège de l’ONU, a-t-elle encore assuré.

Au nom de l’Union européenne, l’ambassadeur de France à l’ONU Nicolas de Rivière a aussi vanté un « signal très fort envoyé par cette Assemblée » qui « rappelle l’urgence de mettre un terme à la catastrophe humanitaire » et qui « demande à la Russie de mettre fin sans délai à son agression ».

Parallèlement à l’Assemblée, Moscou avait soumis mercredi au vote des 15 membres du Conseil de sécurité une résolution sur la « situation humanitaire » en Ukraine, pays qu’elle a attaqué et envahi le 24 février.

La Russie et la Chine avaient voté pour et les 13 autres pays s’étaient abstenus pour montrer, selon des diplomates, que le texte russe était « inacceptable ». Au contraire, l’ambassadeur de Moscou à l’ONU Vassily Nebenzia avait défendu « une résolution non politisée ».