(Paris) Le principal opposant du Kremlin Alexeï Navalny a exhorté mardi les Russes opposés à l’opération militaire de Moscou en Ukraine à continuer de manifester, en dépit des interdictions.

« L’élan antiguerre ne va cesser de croître dans la société, donc les manifestations contre la guerre ne doivent pas s’arrêter, quelles que soient les circonstances », a déclaré M. Navalny sur Twitter.

Il a estimé que l’opinion publique russe était en train de basculer dans le camp antiguerre et que « le Kremlin peut voir cette dynamique, d’où sa nervosité et ses efforts désespérés pour terminer cette campagne militaire le plus vite possible ».

M. Navalany, qui est emprisonné depuis plus d’un an dans le cadre d’une affaire de fraude qu’il juge politique, est farouchement opposé à l’intervention militaire que mène la Russie en Ukraine depuis le 24 février.

Malgré la menace de lourdes peines de prison, des actions de protestation, certes limitées, ont eu lieu quotidiennement dans différentes villes de Russie depuis le déclenchement de l’offensive.

Dimanche, plus de 5000 manifestants ont été arrêtés, dont environ 2300 à Moscou, selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations. Au total, plus de 13 500 manifestants ont été arrêtés depuis le 24 février, selon cette source.

Dans le même temps, des Russes exprimaient leur soutien à l’opération militaire en inscrivant la lettre « Z », peinte sur les blindés russes en Ukraine, sur leurs véhicules, leurs vêtements ou leurs photos publiées sur les réseaux sociaux.

Pour dissuader toute critique, les autorités russes ont adopté la semaine dernière une loi réprimant « les informations mensongères » sur les activités de l’armée russe en Ukraine. Selon ce texte, les peines encourues vont d’amendes à 15 ans de prison.

Ceux qui manifestent ou appellent à manifester contre la présence militaire russe en Ukraine s’exposent aussi à des amendes, conformément à un nouvel article du code administratif qui interdit les actions publiques « discréditant les forces armées ». En cas de récidive, ces infractions peuvent être passibles de trois ans de prison.