(Paris) Le CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde, a décidé mardi de suspendre le statut d’observateur de la Russie, en riposte à l’invasion militaire de l’Ukraine.

Les 23 États membres du CERN « condamnent, dans les termes les plus énergiques, l’invasion militaire de l’Ukraine par la Fédération de Russie, et déplorent les pertes humaines et les conséquences humanitaires qui résultent de cette situation, ainsi que la participation de la Biélorussie à cet usage illégal de la force contre l’Ukraine », écrivent-ils dans un communiqué.

En conséquence, « le statut d’observateur de la Russie est suspendu jusqu’à nouvel ordre », annonce le CERN, l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde.

Avec les États-Unis et le Japon, la Russie dispose d’un statut d’État observateur pour ce qui concerne l’accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider), un immense anneau de 27 km enfoui sous terre à la frontière franco-suisse.  

Par ailleurs le CERN « ne s’engagera pas dans de nouvelles collaborations avec la Fédération de Russie et ses instituts ».

L’Ukraine étant membre associé, le CERN « promouvra des initiatives en vue d’apporter un soutien aux collaborateurs ukrainiens et aux activités scientifiques menées par l’Ukraine dans le domaine de la physique des hautes énergies ».

Le CERN a été fondé en 1954 « dans le but de rassembler les nations et les peuples autour de la science dans un esprit de paix ; cette agression va donc à l’encontre » de ce que représente cette coopération internationale, conclut-il.