(Budapest) Le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a été reçu jeudi en Hongrie, terre de son allié souverainiste Viktor Orban, au lendemain d’une rencontre avec Vladimir Poutine en pleine crise russo-occidentale sur l’Ukraine.

M. Bolsonaro, très affaibli après trois ans de mandat et isolé diplomatiquement, avait affiché mercredi sa « solidarité » avec le président russe, qui s’est félicité de son côté de discussions « constructives ».

En Hongrie, il a été accueilli dans la matinée par son homologue Janos Ader avant une entrevue avec le premier ministre Orban.

Lors d’une conférence de presse, Jair Bolsonaro a salué son « frère » hongrois, « petit par la taille, mais grand par les valeurs que nous représentons, que nous pouvons résumer en quatre mots : Dieu, patrie, famille et liberté ».

Les relations entre le Brésil et la Hongrie se sont renforcées ces dernières années, à la faveur de la proximité idéologique de leurs deux dirigeants.  

C’est la première fois que ce pays d’Europe centrale de 9,8 millions d’habitants reçoit un chef d’État de la première puissance d’Amérique latine.

« Un grand honneur » pour M. Orban, l’un des rares responsables occidentaux à avoir assisté à la cérémonie d’investiture de Jair Bolsonaro début 2019. Il a lui aussi insisté sur « leurs approches communes » en matière de migration ou encore de défense de la chrétienté et de la famille traditionnelle.

La visite a été assortie de la signature de trois contrats de coopération, en particulier dans le domaine de la défense. La Hongrie avait déjà passé commande fin 2020 de deux avions militaires Embraer KC-390.

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban est soucieux de tisser des liens au-delà des frontières de l’Union européenne, où ce défenseur des valeurs « illibérales » est régulièrement accusé d’atteintes à la démocratie.

Il a ainsi opéré un processus « d’ouverture à l’Est » de la Hongrie, membre de l’UE, se tournant vers Pékin et Moscou.

Il était également proche de l’ex-premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et de l’ancien président américain Donald Trump, qui lui a d’ailleurs apporté son « soutien le plus complet » pour les législatives du 3 avril.  

En pleine offensive diplomatique à l’approche de ce scrutin qui s’annonce disputé face à une alliance inédite de l’opposition, Viktor Orban s’est lui-même rendu début février à Moscou où il avait affiché sa bonne entente avec Vladimir Poutine.

Les Occidentaux s’inquiètent depuis des semaines des risques d’une attaque de l’Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100 000 soldats aux frontières de ce pays, une situation explosive au cœur de la pire crise avec Moscou depuis la fin de la Guerre froide.