(Nations unies) Les États-Unis vont proposer à leurs 14 partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU d’entériner au niveau international les sanctions américaines décidées dans la journée contre la Corée du Nord après plusieurs tirs récents de missiles balistiques nord-coréens, a annoncé mercredi soir l’ambassadrice américaine à l’ONU.

Après l’annonce de nouvelles sanctions financières contre cinq ressortissants nord-coréens par le Trésor et le département d’État américains, « les États-Unis proposent des sanctions de l’ONU à la suite des six lancements de missiles balistiques de la Corée du Nord depuis septembre 2021, chacun d’entre eux violant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a écrit dans un tweet Linda Thomas-Greenfield.

Son message ne précise pas quel type de sanctions pourraient être proposées au Conseil de sécurité, où la Chine et la Russie, dotées d’un droit de veto et qui demandent depuis plus d’un an un allègement de mesures prises contre Pyongyang, pourraient s’y opposer.

Selon une source diplomatique américaine, il ne s’agirait cependant pas de proposer une nouvelle résolution à l’ONU.

Washington a proposé d’ajouter à la liste des personnes et entités visées par le Comité de sanctions onusien chargé de la Corée du Nord les cinq ressortissants nord-coréens identifiés plus tôt par le Trésor, a précisé cette source. Ces personnes sont Choe Myong Hyon, installé en Russie, et Sim Kwang Sok, Kim Song Hun, Kang Chol Hak et Pyon Kwang Chol, qui vivent en Chine.

Des discussions sont en cours, selon la même source, pour ajouter aussi à la liste noire du Comité de sanctions de l’ONU deux individus et une entité identifiés par le département d’État : le Nord-Coréen O Yong Ho, le Russe Roman Anatolievitch Alar et l’entité russe Parsek, accusés de contribuer matériellement à la prolifération d’armes de destruction massive par la Corée du Nord.

Comme tous les Comités de sanctions onusiens, celui chargé de la Corée du Nord est composé de représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité et ses décisions doivent être prises à l’unanimité.

La Corée du Nord a procédé la semaine dernière à un tir présenté comme étant celui d’un missile hypersonique. Alors qu’une réunion du Conseil de sécurité a eu lieu lundi sur ce tir, Pyongyang a affirmé avoir renouvelé l’expérience d’un essai de missile hypersonique sous la supervision personnelle du numéro un nord-coréen Kim Jong-un. Ce nouvel essai a été qualifié par des diplomates de « provocation ».

Les dernières manifestations d’unité du Conseil de sécurité remontent à 2017. Sous l’administration du républicain Donald Trump, les États-Unis avaient fait adopter à l’unanimité au Conseil de sécurité trois résolutions imposant trois séries de sanctions économiques lourdes à Pyongyang après des essais de missiles et nucléaire effectués par la Corée du Nord.

Ces mesures, toujours en vigueur, limitent notamment les importations de pétrole par Pyongyang et interdisent ses exportations de charbon, de fer, de pêche ou de textile.