(Londres) La justice britannique va pouvoir lancer des démarches en vue d’organiser un « procès virtuel » de l’épouse d’un diplomate américain accusée d’avoir tué un jeune Britannique dans un accident de voiture, après le feu vert des États-Unis en marge du G7, a annoncé samedi le chef de la diplomatie britannique.

Harry Dunn, 19 ans, est mort le 27 août 2019 dans la collision de sa moto avec une voiture qui roulait du mauvais côté de la route, près d’une base américaine du centre de l’Angleterre. Invoquant l’immunité diplomatique, la conductrice, Anne Sacoolas, 43 ans, était rapidement repartie aux États-Unis, une affaire à l’origine de tensions entre Londres et Washington.  

« Les États-Unis n’ont pas accepté l’extradition », a déclaré Dominic Raab sur la BBC. « Mais la voie est libre pour que la justice britannique prenne contact avec les avocats d’Anne Sacoolas – sans aucun obstacle de la part du gouvernement américain – afin de voir si une sorte de procès ou processus virtuel pourrait établir une responsabilité et apporter un certain réconfort et sentiment de justice à la famille Dunn », a-t-il annoncé.

La veille, le premier ministre britannique Boris Johnson avait eu un entretien avec Joe Biden en marge du Sommet du G7 en Cornouailles à l’issue duquel il avait affirmé que le président américain était « activement impliqué » dans cette affaire et « extrêmement compatissant » à l’égard de la famille Dunn.

« Nous sommes très reconnaissants que le cas d’Harry soit pris au sérieux au point d’être évoqué à la veille de la réunion du G7, alors que tant de crises mondiales se déroulent », a commenté après l’entrevue Charlotte Charles, mère d’Harry Dunn.

« Nous espérons vivement que le président Biden adoptera un point de vue différent de celui de l’administration » de son prédécesseur Donald Trump, « lui qui a subi une perte dans des circonstances similaires », a-t-elle ajouté, en référence au décès en 1972 de la première femme et la fille de Joe Biden dans un accident de la route.

Fin 2020, la justice britannique avait rejeté le recours dans lequel la famille Dunn contestait l’octroi de l’immunité diplomatique à la conductrice, mais la famille a fait appel de cette décision, qui sera examinée l’année prochaine. Elle a aussi intenté une action civile à l’encontre de Mme Sacoolas dans l’État américain de Virginie.