(Washington) Les États-Unis vont se joindre à un mouvement international contre l’extrémisme en ligne, plus de deux ans après le refus de Donald Trump de s’y associer, a annoncé la Maison-Blanche vendredi.

Washington « va rejoindre “l’appel de Christchurch à agir contre le terrorisme et l’extrémisme violent en ligne”, un engagement mondial de gouvernements et partenaires technologiques à travailler ensemble pour lutter contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne », a indiqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche.

L’« appel de Christchurch » avait été lancé après un massacre ayant fait 51 morts dans deux mosquées de cette ville du sud de la Nouvelle-Zélande, dont les images avaient été partagées en direct sur l’internet par le tueur et largement diffusées.

Il visait à empêcher la diffusion d’images ou de contenus produits par les groupes terroristes lors d’attentats et a notamment débouché sur une réforme du Forum mondial de l’internet contre le terrorisme (GIFCT), initialement fondé par Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, et désormais devenu un lieu d’échange entre gouvernements et acteurs de l’internet pour bloquer la diffusion de contenus terroristes.

« Lutter contre l’utilisation que font de l’internet les terroristes et extrémistes violents pour radicaliser et recruter (d’autres personnes) est une importante priorité des États-Unis. Se joindre à la coalition de gouvernements et d’entreprises qui ont soutenu l’appel de Christchurch renforce le besoin d’action collective », a souligné Jen Psaki.

En 2019, les États-Unis avaient justifié leur décision de ne pas se ranger derrière l’appel, lancé par la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron, par une volonté de protéger la liberté d’expression, tout en affirmant soutenir les objectifs de cette initiative.

Le chef de l’État français s’est « réjoui » samedi de l’annonce américaine.  

La France et la Nouvelle-Zélande ont par ailleurs annoncé l’organisation d’un sommet virtuel le 14 mai, à l’occasion des deux ans de l’Appel.

« La menace omniprésente des contenus terroristes et de haine en ligne […] constitue un problème mondial qui exige une riposte coordonnée des gouvernements, des entreprises de l’internet et de la société civile, unis en faveur d’un internet libre, ouvert et sûr », a rapporté Emmanuel Macron, selon un communiqué de l’Élysée.

Selon M. Macron, cette initiative implique désormais 52 États, la Commission européenne, « dix grandes entreprises et plateformes de l’internet mondial et plusieurs dizaines d’associations de la société civile ».

La Maison-Blanche a assuré vendredi continuer de vouloir défendre la liberté d’expression : « En se joignant à l’appel de Christchurch, les États-Unis ne prendront pas de mesures qui violeraient les libertés d’expression et d’association protégées par le premier amendement de la Constitution américaine ni ne violeront les attentes raisonnables en matière de vie privée. »