(Paris) Plus d’un milliard de doses de vaccins anti-COVID-19 ont été administrées dans le monde, moins de cinq mois après le début des premières campagnes de vaccination de masse, selon un comptage réalisé samedi par l’AFP.

Au moins 1 003 224 091 doses ont été injectées dans 207 pays ou territoires, selon ce bilan basé sur des sources officielles, arrêté à 18 h GMT (14 h, HE).

Alors que la 500 millionième dose avait été administrée au bout de quatre mois, le 25 mars, il a fallu moins d’un mois pour doubler la mise.

Israël en tête

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Hors micro-États, Israël reste, de loin, le pays dont la campagne de vaccination est la plus avancée, près de six Israéliens sur dix étant déjà complètement vaccinés.

Dans le peloton de tête figurent également les Émirats arabes unis (plus de 51 % de la population a reçu au moins une dose), le Royaume-Uni (49 %), les États-Unis (42 %), le Chili (41 %), le Bahreïn (38 %) ou encore l’Uruguay (32 %).

En valeur absolue, ce sont les États-Unis (225,6 millions) et la Chine (216,1 millions) qui dominent, devant l’Inde (138,4 millions). Ces trois pays concentrent plus de la moitié (58 %) des doses injectées dans le monde.

Dans l’Union européenne, 128,4 millions de doses ont été administrées à 21 % de la population. Loin derrière Malte (47 %) et la Hongrie (37 %), les pays les plus peuplés de l’UE gravitent autour de la moyenne européenne : France (21 %), Allemagne (23 %), Italie (20 %) et Espagne (22 %).

L’Uruguay à vive allure

Au cours de la semaine écoulée, en excluant les pays de moins d’un million d’habitants, c’est l’Uruguay qui a vacciné le plus rapidement, injectant chaque jour des doses à 1,04 % de sa population.  Le Bahreïn (0,96 %), les Émirats arabes unis (0,86 %) et les États-Unis (0,85 %) suivent.

En Europe occidentale, la France (0,53 %) va moins vite que le Royaume-Uni (0,73 %), l’Espagne (0,59 %), l’Allemagne (0,59 %) ou l’Italie (0,58 %).

Les campagnes chinoise (0,29 %), brésilienne (0,22 %), indienne (0,19 %), russe (0,18 %) ou encore japonaise (0,08 %) sont encore plus lentes.

Les pays pauvres à la traîne malgré Covax

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Si la plupart des pays pauvres ont désormais commencé à vacciner, principalement grâce au mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), la vaccination reste un privilège des pays à « revenu élevé » au sens de la Banque mondiale, qui hébergent 16 % de l’humanité, mais concentrent 47 % des doses injectées dans le monde.  

Les pays à « faible revenu » se contentent pour l’instant de 0,2 % des doses.

Dans le monde, 12,9 doses (premières et deuxièmes incluses) ont été administrées pour 100 habitants. Mais ce chiffre cache de fortes disparités : 1,2 dose pour 100 habitants en Afrique, contre 64 aux États-Unis/Canada et 26 en Europe.  

Douze pays ne vaccinent pas encore : sept en Afrique (Tanzanie, Madagascar, Burkina Faso, Tchad, Burundi, Centrafrique, Érythrée), trois en Océanie (Vanuatu, Samoa, Kiribati), un en Asie (Corée du Nord) et un dans les Caraïbes (Haïti).

Géographie des vaccins

Malgré les polémiques dont il a fait l’objet, le vaccin d’AstraZeneca/Oxford est le plus diffusé dans le monde, puisqu’il est administré dans les trois quarts des pays et territoires qui vaccinent (au moins 156 sur 207, 75 %). Il devance Pfizer/BioNTech (au moins 91 pays, 44 %), Moderna (au moins 46 pays, 22 %), Sinopharm (au moins 41, 20 %), Spoutnik V (au moins 32, 15 %) et Sinovac (au moins 21, 10 %).

Le vaccin suédo-britannique d’AstraZeneca/Oxford est administré aussi bien dans des pays riches que pauvres, notamment grâce à Covax dont il est le principal fournisseur, alors que les vaccins de l’américano-allemand Pfizer/BioNTech et de l’américain Moderna, plus onéreux et difficiles à conserver, sont principalement utilisés dans des pays riches.  

Le vaccin russe Spoutnik V et les vaccins chinois développés par Sinopharm et Sinovac sont principalement utilisés dans des pays émergents et en développement.

Quant au vaccin de l’américain Johnson & Johnson, qui ne nécessite qu’une dose, il n’a à ce jour été administré que dans une dizaine de pays, dont les États-Unis, l’Afrique du Sud ou la Pologne. Les autres pays de l’UE, à l’instar de la France, commencent ces jours-ci à l’utiliser.