(Paris) La vaccination contre la COVID-19 a continué d’accélérer cette semaine, le bilan dépassant désormais le demi-milliard de doses administrées dans le monde, selon un comptage de l’AFP vendredi.

Plus de 508,3 millions de doses ont été administrées dans au moins 164 pays ou territoires, selon ce bilan à partir de source officielle, arrêté vendredi à 4 h.  

Le rythme est de plus en plus soutenu : la première centaine de millions de doses avait été atteinte en deux mois, la deuxième en 20 jours, la troisième en 15 jours, la quatrième en 11 jours et la cinquième l’a été en huit jours.

Israël en pole

Israël reste, de loin, le pays dont la campagne de vaccination est la plus avancée.  

PHOTO AMMAR AWAD, ARCHIVES REUTERS

Un homme prend un égoportrait alors qu'il se fait vacciner contre la COVID-19, le 25 février à Jérusalem.

Ce pays d’environ 9 millions d’habitants a déjà injecté près de 10 millions de doses. Six Israéliens sur 10 ont reçu au moins une dose, et plus de la moitié de la population a déjà reçu les deux doses. Le taux d’incidence, qui avait culminé à plus de 650 cas pour 100 000 habitants en janvier, a fondu à 67 dans le pays.

Dans le peloton de tête figurent également le Royaume-Uni (43 % de la population a reçu au moins une dose), les Émirats arabes unis (entre 39 et 78 %), le Chili (32 %), le Bahreïn (27 %), les États-Unis (26 %), la Serbie (19 %), la Hongrie (19 %), ou encore les Maldives (42 %) et Malte (26 %).

En valeur absolue, ce sont les États-Unis qui dominent (133 millions de doses, 26 % des doses administrées dans le monde), devant la Chine (91 millions) et l’Inde (55,5 millions).

PHOTO BRYNN ANDERSON, ASSOCIATED PRESS

Le stade Mercedes-Benz d'Atlanta a été transformé en centre de vaccination.

Les 27 pays de l’Union européenne cumulent, eux, 65 millions de doses, administrées à 10 % de la population. Les pays les plus peuplés de l’UE gravitent autour de la moyenne : France (10,6 %), Allemagne (10 %), l’Italie (9,9 %) et l’Espagne (9,5 % au 24 mars).

Les Émirats et le Chili passent la cinquième

Au cours de la semaine écoulée, en excluant les pays de moins de 100 000 habitants, ce sont les Émirats arabes unis qui ont vacciné le plus rapidement, injectant chaque jour des doses à 1,08 % de leur population.  

Suivent le Chili (0,96 %), le Royaume-Uni (0,87 %), Malte (0,85 %) et le Bahreïn (0,79 %). Les États-Unis (0,76 %) ne sont pas loin. La France (0,35 %), l’Italie (0,33 %), l’Allemagne (0,30 %) et l’Espagne (0,26 %), en revanche, sont à bonne distance.

Démarrage balbutiant des pays pauvres

Les pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) concentrent plus de la moitié des doses administrées (54 %), alors qu’ils n’hébergent que 16 % de l’humanité. Cette proportion est toutefois en diminution, à mesure que des pays à « revenu intermédiaire » accélèrent leurs campagnes.

À l’autre bout de l’échelle, de nombreux pays à « faible revenu » ont commencé à vacciner grâce au mécanisme COVAX, lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Alliance du vaccin (GAVI) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI).

PHOTO JORGE BERNAL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une cargaison de 228 000 doses du vaccin AstraZeneca a été livrée à la base militaire El Alto, en Bolivie, le 21 mars.

Mais ces débuts sont balbutiants : seulement 0,1 % des doses administrées dans le monde l’ont été dans ces pays.

En Afrique, moins d’une dose (0,7) a été administrée pour 100 habitants, contre 37 aux États-Unis/Canada et 15 en Europe.

Géographie des vaccins

Le vaccin suédo-britannique développé par AstraZeneca/Oxford est administré aussi bien dans des pays riches (Royaume-Uni, Union européenne…) que pauvres, notamment grâce à COVAX dont il est le principal fournisseur. Il est aussi administré en Inde.

Les vaccins de l’alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech et de l’américain Moderna, plus onéreux et difficiles à conserver, sont eux principalement utilisés dans des pays riches.  

Le vaccin russe Spoutnik V et les vaccins chinois développés par Sinopharm et Sinovac sont quant à eux principalement utilisés dans leurs pays d’origine, ainsi que dans des pays émergents et en développement.

Quant au vaccin de l’américain Johnson & Johnson, le premier à ne nécessiter qu’une dose, il n’est à ce jour administré qu’aux États-Unis et en Afrique du Sud, mais il a aussi été approuvé au Canada et dans l’UE.