(Cité du Vatican) Le pape François a présidé vendredi soir la messe de Noël dans la basilique Saint-Pierre de Rome devant quelque 2000 personnes masquées, alors que des milliards de personnes fêtaient dans le monde un Noël assombri par la COVID-19 et l’explosion des cas liés au variant Omicron.

Le pontife argentin de 85 ans a invité les fidèles à « redécouvrir les petites choses de la vie » dans un nouveau plaidoyer pour l’humilité.  

Des ambassadeurs et représentants d’autres confessions chrétiennes ont assisté à la cérémonie célébrée au Vatican dans plusieurs langues en présence de plus de 200 prêtres, évêques et cardinaux, masqués eux aussi.  

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Le pape François

Quelques dizaines de personnes n’ayant pas obtenu de billet ont suivi la messe à l’extérieur sur la place Saint-Pierre via des écrans géants.

À Bethléem, ville palestinienne de Cisjordanie occupée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, malgré le froid et le ciel couvert, sur la place de la Mangeoire pour suivre une parade de scouts palestiniens, bérets à pompons sur la tête.

Les compagnies aériennes ont dû annuler plus de 2000 vols dans le monde, dont près d’un quart aux États-Unis, notamment face au variant Omicron qui vient perturber les voyages pendant les fêtes.

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L’administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa

Des millions d’Américains ont malgré tout traversé leur pays, bien que la vague d’Omicron dépasse déjà le pic du variant Delta, avec 171 000 cas quotidiens en moyenne sur sept jours, et que les hôpitaux manquent de lits.

Le président Joe Biden s’est rendu dans un hôpital de Washington avec son épouse Jill, cette dernière perpétuant la tradition qui veut que, chaque fin d’année, la première dame rende visite à des enfants hospitalisés.  

Le couple présidentiel a admiré des lanternes confectionnées par de jeunes patients et leur a glissé quelques anecdotes à propos de Commander, un berger allemand dont la toute récente arrivée à la Maison-Blanche a fait le bonheur des réseaux sociaux.

La flambée des infections à la COVID-19 jette un froid sur les projets festifs. Les rassemblements seront généralement plus aisés que l’an dernier, même si les Pays-Bas sont confinés, que Broadway a annulé les spectacles de Noël à New York (États-Unis) et que l’Espagne et la Grèce ont réintroduit le masque obligatoire à l’extérieur.

La France a franchi vendredi soir la barre des 94 000 nouveaux cas de COVID-19, seuil jamais atteint depuis le début de l’épidémie en mars 2020, selon les chiffres publiés par Santé publique France.

Le Royaume-Uni, confronté à une propagation fulgurante d’Omicron, a également enregistré vendredi plus de 122 000 cas de COVID-19 supplémentaires, un nouveau record depuis le début de la pandémie.

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Jill Biden a visité le Children’s National Hospital en compagnie de son époux.

« Fragment d’espoir »

La plupart des Australiens peuvent de nouveau voyager à l’intérieur du pays, pour la première fois depuis le début de la pandémie, renforçant l’esprit de Noël dans un pays qui connaît pourtant un nombre record de contaminations.

L’archevêque catholique de Sydney (sud-est), Anthony Fisher, a salué dans son message de Noël les « scènes émouvantes de gens se retrouvant dans les aéroports après des mois de séparation ».

En Amérique latine, le président chilien Sebastian Piñera a annoncé que son pays administrera à partir de février une quatrième dose de vaccin contre le coronavirus, en commençant par les catégories à risque.

Et en Équateur la vaccination contre la COVID-19 a été déclarée obligatoire dès l’âge de cinq ans, une première mondiale pour ce groupe d’âge.

Jusqu’ici, seule une poignée de pays ont rendu obligatoire la vaccination.

La pandémie a fait au moins 5 385 564 morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles vendredi. L’Organisation mondiale de la santé a estimé que le bilan réel pourrait être deux à trois fois plus élevé.

L’épidémie a encore accéléré dans presque toutes les régions du monde lors de la semaine écoulée, à l’exception du Moyen-Orient et de l’Asie, selon les bases de données de l’AFP.

Le Maroc a prolongé jusqu’à fin janvier la fermeture de ses frontières aériennes, en vigueur depuis le 29 novembre.

Mais les fermetures de frontières et les restrictions n’empêcheront pas un fameux traîneau tiré par des rennes de parcourir le globe.

Le ministre canadien des Transports a donné un feu vert à l’équipage, même à Rudolph, dont « le nez brillait de mille feux » et dont il « s’est assuré qu’il n’avait aucun symptôme de COVID-19 avant de décoller ».

Même prévenance côté australien : « Nos contrôleurs aériens guideront le père Noël en toute sécurité dans l’espace aérien australien », a déclaré l’Autorité de sécurité aérienne.

Au Brésil, un père Noël noir arrivé en hélicoptère a distribué des colis alimentaires aux habitants de la favela de Penha, à Rio de Janeiro (sud-est).  

« Les enfants me regardent, sourient, jouent, parlent. Ils se sentent représentés en voyant un père Noël noir », a déclaré Leonardo Pereira da Silva, 30 ans, habitant de la favela et membre de l’ONG Central unicas das favelas (CUFA).