(Khartoum) Les manifestations contre le pouvoir militaire dimanche au Soudan, réprimées par les forces de l’ordre, ont fait un mort selon des médecins et 125 blessés d’après le ministère de la Santé.

Des centaines de milliers de Soudanais ont réclamé dimanche un pouvoir civil et démocratique, dénonçant le coup d’État du 25 octobre d’Abdel Fattah al-Burhane, le général qui a récemment renforcé la férule de l’armée sur le pays.

Selon un communiqué publié lundi par un syndicat des médecins prodémocratie, Majzoub Mohammed Ahmad, 28 ans, est mort après avoir reçu « des balles dans la poitrine durant la répression sauvage » des manifestations à Khartoum.  

Le ministère de la Santé a fait état de son côté de « 123 blessés à Khartoum et deux autres à Kassala », dans l’est du pays, dans un communiqué diffusé dimanche soir.  

Un journaliste de l’AFP a vu les forces de l’ordre lancer des grenades lacrymogènes sur les manifestants.

Les protestataires ont été transportés à l’hôpital après avoir suffoqué en raison de l’inhalation du gaz lacrymogène, a indiqué le ministère.  

Lundi matin, les forces de l’ordre ont bloqué plusieurs ponts reliant le centre de Khartoum à d’autres villes à l’ouest et au nord de la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP.  

Dans un communiqué distribué aux journalistes, le porte-parole de l’armée a assuré que ses forces étaient en faveur d’un processus démocratique et d’« élections libres et justes ».  

Le décès de dimanche porte à 46 le nombre de morts depuis le putsch et la répression des partisans d’un pouvoir civil.

Les manifestations ont eu lieu le jour du troisième anniversaire du début de la révolte qui avait entraîné la chute du dictateur Omar el-Béchir en avril 2019.

Le processus de transition démocratique qui s’en est suivi a été interrompu en octobre avec le coup d’État.

Le 21 novembre, le général Burhane a rétabli dans ses fonctions le premier ministre civil Abdallah Hamdok qu’il avait fait arrêter le 25 octobre, mais pour les procivils, M. Hamdok est un « traître » qui facilite le « retour à l’ancien régime ».

Les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance de la révolte, ont appelé la population à poursuivre sa mobilisation contre le pouvoir militaire, prévoyant des manifestations les 25 et 30 décembre.