(Montréal) Les États, organisations internationales, fondations et entreprises privées rassemblés au forum de l’ONU sur les droits des femmes ont annoncé mercredi un total de 40 milliards de dollars de nouveaux investissements destinés à promouvoir l’égalité entre les sexes, ont annoncé les organisateurs.

Cette somme comprend 17 milliards en provenance des États, environ 10 milliards de la Banque mondiale et 2,1 milliards de la fondation de Bill et Melinda Gates, a précisé dans un communiqué d’ONU Femmes, qui organise ce « Forum génération égalité » de mercredi à vendredi à Paris et en ligne.

La Fondation Ford, de son côté, va débloquer 420 millions de dollars, notamment pour financer des programmes de lutte contre la « violence fondée sur le genre ».

Cette conférence, la plus importante sur l’égalité des genres depuis le sommet de Pékin en 1995, vise à obtenir des « engagements concrets » de la part des États, mais aussi des organisations de la société civile ou de philanthropes. Elle doit déboucher sur un « plan mondial d’accélération » vers l’égalité, autour de plusieurs thématiques, comme les violences envers les femmes, le droit à disposer de son corps, l’éducation des filles ou l’égalité économique.

Plusieurs leaders et personnalités publiques, dont le premier ministre Justin Trudeau, ont pris la parole en cette journée d’ouverture. La chancelière allemande Angela Merkel faisait partie de la liste d’invités, de même que le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et la philanthrope Melinda Gates

Cette dernière a profité de l’occasion pour annoncer le versement de 2,1 milliards  sur cinq ans pour l’avancement de l’égalité entre les sexes par le biais de la Fondation Bill et Melinda Gates.

L’argent octroyé permettra de favoriser l’autonomie financière des femmes et d’investir dans des initiatives pour réduire les obstacles relatifs à l’accès à des postes rémunérés.

Les sommes permettront aussi de financer des programmes de planification familiale et de santé sexuelle en misant sur une plus grande accessibilité aux contraceptifs.

Le premier ministre Trudeau s’est joint virtuellement au président français Emmanuel Macron pour réitérer son engagement à soutenir l’égalité hommes-femmes et à réduire les inégalités économiques dans nos sociétés, lors d’une allocution peu avant midi.

En marge du Sommet des leaders du G7, le premier ministre Trudeau et le président Macron s’étaient engagés à favoriser une relance visant les jeunes, l’égalité hommes-femmes et la réduction des inégalités économiques dans nos sociétés.

M. Macron a répété plusieurs fois que l’objectif du Forum était d’amener les leaders mondiaux à prendre des engagements concrets plutôt que de prononcer de vains discours.

Dans un contexte pandémique qui a accentué les inégalités entre les sexes et a même fait reculer l’autonomie des femmes, sachant que plusieurs ont perdu leur emploi ou ont dû l’abandonner pour s’occuper des enfants, ou encore n’ont pu aller à l’école dans certaines parties du monde, l’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal, a rappelé que cette conférence est d’autant plus pertinente « parce que la COVID-19 a porté un coup d’arrêt à la progression de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

MM. Trudeau et Macron ont profité de la conférence onusienne pour réitérer leur désir de travailler pour la diversité, l’égalité, l’inclusion et la lutte contre toutes les formes de haine, de discrimination et de violence, peut-on lire dans une déclaration publiée sur le site internet du gouvernement fédéral.

Par ailleurs, les deux pays s’engagent à promouvoir des objectifs ambitieux en matière de lutte contre les changements climatiques et de neutralité carbone d’ici à 2050 en vue de la COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre.

Droits humains

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, s’est adressée aux participants de l’évènement par visioconférence. Elle a plaidé en faveur d’une démocratie inclusive.

« Je sais, sans aucun doute, que l’égalité des sexes renforce la démocratie, a-t-elle argué. La démocratie est plus forte quand tout le monde participe, elle s’affaiblit lorsque des gens sont exclus. »

Mme Harris a souligné la contribution de l’ex-première dame des États-Unis Hilary Clinton, qui avait clamé lors de la Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU à Pékin en 1995 : « Les droits des femmes sont des droits humains ».

Peu après, le président Macron a invité Mme Clinton sur la scène pour échanger quelques mots, 26 ans après ce discours historique.

 Avec La Presse Canadienne